«Les gens ont des attentes élevées, mais moi aussi»: la PDG de Santé Québec promet aux Québécois de livrer la marchandise
Au 1er décembre, Santé Québec deviendra l’employeur unique de tout le réseau de la santé

Hugo Duchaine
Moins d’attente, des soins plus humains et un réseau efficace: la nouvelle PDG de Santé Québec, Geneviève Biron, veut donner aux Québécois le réseau de la santé qu’ils méritent, sans toutefois se donner un échéancier pour y arriver.
«Les gens ont des attentes élevées, mais moi aussi», promet Geneviève Biron, en entrevue avec Le Journal à l’aube de son entrée officielle en poste. Au 1er décembre, Santé Québec sera l’employeur unique de tout le réseau de la santé, devenant du même coup la plus grande société d’État de la province.
Depuis sa nomination en mai dernier, elle a parcouru le Québec et ses établissements de santé pour rencontrer les travailleurs et les usagers. Partout où elle est passée, on réclame du changement, dit-elle.
Quatre priorités
Rencontrée dans son bureau au centre-ville de Montréal, juste devant ceux du ministère de la Santé, l’ex-PDG de Biron Groupe Santé étale ses quatre priorités:
- Améliorer l’accès aux soins de santé;
- Tenir compte de l’humain, autant pour les employés que pour les usagers;
- Plus d’efficacité;
- Et trouver les causes des problèmes récurrents plutôt que de mettre des pansements à la dernière minute.
Quand les Québécois pourront-ils s’attendre à voir une différence? «C’est trop tôt pour dire c’est quoi l’objectif qu’on se donne et dans quel temps», répond Mme Biron. Mais elle affirme qu’elle pourra crier victoire si elle réussit à rehausser la confiance de la population envers le réseau.

N’empêche, elle reconnaît que pour améliorer l’accès aux médecins de famille, Santé Québec dépend des ententes que le gouvernement va négocier avec eux. Elle espère que les rendez-vous seront plus nombreux dans les heures «défavorables», comme les fins de semaine.
«Aujourd’hui, on retrouve à l’urgence, dans les cas non urgents [P4 ou P5], 75% de gens qui ont un médecin de famille qui n’a juste pas répondu à leur appel», explique-t-elle.
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Trop au ralenti
La province compte aussi 180 lieux de salles de chirurgie qui n’opèrent pas, poursuit-elle, souhaitant faire rouler le réseau à sa pleine capacité pour les quelque 160 000 Québécois qui poireautent sur les listes d’attente.
Provenant elle-même du milieu privé, Mme Biron n’entend pas freiner le recours aux cliniques privées à grands frais depuis quelques années et qui grugent les employés du réseau public.
«On ne peut pas s’en priver», lance-t-elle, assumant le jeu de mots. Même si elle plaide pour un réseau public fort, elle estime qu’il s’agit d’une «soupape» importante.
Un employeur unique pour tout le mastodonte de la santé offrira davantage de fluidité et évitera la compétition entre les hôpitaux, souligne-t-elle. Elle n’a toutefois pas tranché si un employé de Montréal voulant déménager à Trois-Rivières, par exemple, pourrait garder son ancienneté.
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