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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Fonction publique fédérale: les 155 000 membres déclenchent la grève générale

Sur cette photo, on voit des membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada à Edmonton, en mars 2012. Ils manifestaient alors dans le but de faire connaître leurs craintes face à des compressions prévues par le gouvernement fédéral de l’époque.
Sur cette photo, on voit des membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada à Edmonton, en mars 2012. Ils manifestaient alors dans le but de faire connaître leurs craintes face à des compressions prévues par le gouvernement fédéral de l’époque. Photo d'archives
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Photo portrait de Anne Caroline Desplanques

Anne Caroline Desplanques

2023-04-19T01:23:12Z
2023-04-19T02:35:03Z
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​OTTAWA | Pour la première fois depuis 1991, le Canada se réveille sous le coup d’une grève générale des fonctionnaires qui affectera les services aux citoyens partout au pays : des impôts aux aéroports, en passant par les douanes ou encore les prisons. 

• À lire aussi: Menace de grève générale: voici les demandes des 150 000 fonctionnaires fédéraux

L’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), le plus important syndicat fédéral, avait donné au gouvernement jusqu’à 21 h mardi soir pour lui faire une offre acceptable. Mais au terme de l’ultimatum, les parties n’étaient toujours pas parvenues à un accord.

Plus de 155 000 fonctionnaires, y compris 35 000 travailleurs de l’impôt, sont donc sur les piquets de grève mercredi matin, dressés à 250 endroits partout au pays.

Il s’agit d’adjoints administratifs, de personnes qui traitent les dossiers d’immigration et d’assurance-emploi, de commis, de préposés à l’entretien, de concierges, de cuisiniers dans les prisons, de pompiers sur les bases militaires, etc.

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Leur absence affectera inévitablement le traitement des déclarations de revenus, des demandes d’assurance-emploi et de passeports, des dossiers d’immigration, tout comme le flux des passagers dans les aéroports.

Autant le gouvernement que le syndicat ont indiqué en fin de soirée mardi qu’ils continuaient à négocier malgré la grève.

9,3 milliards $

Les syndiqués de l’AFPC sont sans contrat de travail depuis 2021 et n’ont donc pas eu d’augmentation de salaire depuis. Ils réclament une hausse salariale de 13,5 % sur trois ans, tandis qu’Ottawa propose 9,25 %.

« Il est grand temps que ce gouvernement comprenne que les travailleurs de ce pays méritent des salaires qui tiennent compte du coût de la vie », a souligné mardi soir Alex Silas, vice-président régional pour la région de la capitale nationale de L’AFPC.

En plus de ces demandes, les exigences non salariales sont si nombreuses qu’elles couvrent 224 pages de documentation produites par le syndicat (voir tableau). 

  •  Écoutez Yvon Barrière, vice-président exécutif régional du Québec pour l'AFPC et Jimmy Mailhot, président du Conseil régional de la Mauricie sur QUB radio :

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D’après la Commission des relations de travail et de l’emploi dans le secteur public fédéral, qui fait office de médiateur, les demandes syndicales vont « au-delà du raisonnable ».

Le Conseil du Trésor calcule que les demandes salariales et non salariales de l’AFPC représentent une hausse de dépenses allant jusqu’à 47 % sur trois ans, ce qui coûtera au gouvernement 9,3 milliards $ pendant cette période.

Toutefois, Yvon Barrière, vice-président exécutif régional de l’AFPC-Québec, estime que les calculs du Conseil du Trésor sont « exagérées ».

Loi spéciale

La fonction publique fédérale n’avait pas débrayé depuis 1991. La grève de 100 000 syndiqués avait alors paralysé le gouvernement pendant trois semaines et s’était terminée par l’adoption d’une loi spéciale.

Solidaire du syndicat, le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a d’ores et déjà prévenu qu’il n’appuierait pas de loi spéciale, quitte à faire tomber le gouvernement lors d’un vote de confiance.

« C’est une question de principe pour nous dans la défense des travailleuses et travailleurs de la fonction publique », a dit le chef adjoint du NPD, Alexandre Boulerice. 

QUELQUES-UNES DES DEMANDES NON SALARIALES DE L’AFPC

  • Reconnaissance du télétravail dans les conventions collectives
  • Prime de 2,50 $/h, le soir après 16 h
  • Prime de 1500 $ à ceux qui parlent une langue autochtone 
  • Prime de 2000 $ pour les agents des Anciens Combattants
  • Prime de 1750 $ pour ceux qui s’occupent des détenus
  • 1 cent de l’heure par employé pour un fonds de justice sociale
  • 5 jours de congés payés pour les pratiques autochtones 
  • Droit à la déconnexion

Source : AFPC

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