Les filles, on a encore du chemin à faire!


Karine Gagnon
Droits menacés, violence, partage inéquitable des tâches domestiques, coûts des produits nettement plus élevés. Ce ne sont là que quelques constats qui démontrent à quel point les femmes ont encore du chemin à faire pour aspirer à l’égalité par rapport aux hommes.
C’est vrai même au Québec, une société pas mal plus évoluée, où le rôle des femmes est pourtant bien plus valorisé qu’ailleurs dans le monde.
Si on ne parle que du coût de la vie, sujet qu’a documenté ma collègue Élisa Cloutier dans son reportage sur la «taxe rose», l’injustice est flagrante. Il coûte beaucoup plus cher d’être une femme qu’un homme, et des experts le confirment.
On le sait, l’apparence des femmes est encore scrutée, et dans la sphère publique, on entend ou lit tellement de commentaires à ce sujet.
On pardonne bien des écarts aux hommes, mais on juge comment la femme s’habille, coiffe ses cheveux, se maquille, sans oublier son poids. Elle est toujours soit trop grosse ou trop mince, trop petite ou trop grande.
Comment expliquer que ça n’évolue pas, et que ça empire, même? J’avancerais l’hypothèse très plausible des réseaux sociaux où le culte de l’image bat son plein.
Violence envers les femmes
Pour Christiane Pelchat, ex-députée libérale et ex-présidente du Conseil du statut de la femme, de 2006 à 2011, le plus inquiétant concerne la violence envers les femmes. Mme Pelchat s’intéresse toujours de près aux questions entourant les femmes, au point qu’elle complète actuellement un doctorat sur le droit des femmes à l’égalité.
En entrevue avec Benoît Dutrizac à QUB radio cette semaine, elle s’est dite très préoccupée par les nombreux féminicides, mais aussi par ce qui se passe dans internet.
L’accès à la pornographie en ligne, où les femmes sont représentées comme des esclaves sexuelles, et les réseaux sociaux où elles sont la cible de propos agressifs et dégradants constituent des problèmes de taille.
Rien d’acquis
Il n’y a pas non plus que du noir.
Ainsi, l’écart entre le salaire des hommes et des femmes est moins élevé qu’il ne l’était en 2015, a relevé Mme Pelchat. On a aussi marqué des gains en termes de représentation féminine en politique.
Mais encore là, il faut constater qu’en l’absence d’une loi sur la parité, leur présence ne doit jamais être tenue pour acquise.
Note ici à ceux et celles qui auraient envie de protester qu’on doit miser sur la compétence: il n’y a pas moins de femmes que d’hommes compétents. Et il faut justement plus de modèles féminins pour les attirer.
Je remarque aussi qu’il n’y avait aucune femme dans la course à la chefferie au PLQ, et que les chefs des partis sont majoritairement des hommes à Québec et à Ottawa. Comme quoi il y a encore, là aussi, beaucoup de travail à faire.