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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Les fast-foods échappent au boycottage des produits américains

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Photo portrait de Marie-Laurence Delainey

Marie-Laurence Delainey

2025-03-17T21:00:00Z
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Contrairement aux épiceries, les fast-foods québécois restent épargnés du mouvement de boycottage des produits américains, les clients ignorant souvent l’origine des chaînes de restauration rapide.

«J’ai l’impression que si le mouvement continue, la restauration va suivre», croit Daniel Carignan, le vice-président et chef de marque de Valentine, qui compte près de 100 succursales au Québec.

Daniel Carignan, chef de marque de Valentine, fondée en 1979 à Saint-Hyacinthe.
Daniel Carignan, chef de marque de Valentine, fondée en 1979 à Saint-Hyacinthe. Photo Agence QMI Marie-Laurence Delainey

Une raison qui pourrait expliquer cette tendance est que la clientèle ignore l’origine de nombreux restaurants.

«Il y a encore beaucoup de gens qui croient que cette bannière [Valentine] n’appartient pas à des intérêts québécois. On est une chaîne québécoise, on achète localement. Quarante-cinq ans plus tard, on reçoit des commentaires de francophones qui vont nous écrire en anglais», ajoute M. Carignan, dont l’entreprise a été fondée à Saint-Hyacinthe en 1979.

Camion de livraison de Valentine.
Camion de livraison de Valentine. Photo Agence QMI Marie-Laurence Delainey

Nous avons parlé à plusieurs clients de différents restaurants rapides et le constat est frappant: si McDonald’s est clairement identifié comme américain, peu savent que Harvey’s est une chaîne canadienne. Certains notent aussi que peu importe leur origine, les restaurants présents au Québec emploient des Québécois. 

En raison de ventes ou d’achats qui surviennent parfois, connaître l’origine d’un restaurant n’est pas toujours simple. Les restaurants A&W au Canada, par exemple, faisaient initialement partie de la chaîne américaine jusqu’à ce qu’ils soient vendus en 1972. 

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«Les grandes entreprises, que ce soit les Burger King, les Tim Hortons, etc., ça devient des regroupements qui appartiennent à des grandes organisations [qui] ont [leur] siège social à différents endroits, en fonction de ce qui fait leur affaire [...] Moi-même je devais faire une petite recherche, à savoir est-ce qu’ils sont de propriété canadienne, américaine, ou autre», explique Jean-Luc Geha, directeur associé de l’Institut de vente HEC Montréal.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Promouvoir l’achat local

Jeu de mots d'Ashton (Achetons local) publié sur les réseaux sociaux.
Jeu de mots d'Ashton (Achetons local) publié sur les réseaux sociaux. Photo courtoisie Ashton

Pendant ce temps, des chaînes de restauration canadiennes et québécoises profitent de la menace tarifaire pour promouvoir les produits d’ici. A&W a ajouté sur ses menus cette mention: entreprise fièrement canadienne. Les restaurants Ashton, à Québec, ont récemment publié sur les réseaux sociaux ce jeu de mots: Ash-ton local, en réaction aux menaces tarifaires.

Marikim Dion, directrice marketing de Fromagerie Victoria.
Marikim Dion, directrice marketing de Fromagerie Victoria. Photo Agence QMI Marie-Laurence Delainey

Fondé en 1946 à Victoriaville, Fromagerie Victoria a diffusé une vidéo sur ses réseaux sociaux rappelant que la quasi-totalité de ses aliments sont québécois. 

«Même avant la guerre des tarifs, pour nous, l’achat local c’est au cœur de nos priorités, on s’est dit on va prendre cette opportunité pour le rappeler à nos clients», explique la directrice marketing Marikim Dion.

Elisabeth Benny
Elisabeth Benny

Pour l’entreprise familiale québécoise Benny & Co, dont le siège social est à Blainville, et qui offre plus de 90% des produits d’ici, l’important dans le contexte tarifaire est aussi d’offrir des menus abordables. 

«Les gens veulent manger local mais peut-être pas à n’importe quel prix, car ils regardent vraiment les offres et la situation économique. [...] C’est donc à nous d’offrir un bon produit au meilleur prix possible», résume Elisabeth Benny, vice-présidente marketing et relations publiques.

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