Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Les Européens appellent à maintenir la pression sur la Russie, avant le sommet Trump-Poutine

Partager

AFP

2025-08-10T02:04:26Z
Partager

Les principaux dirigeants européens ont appelé dimanche à maintenir la pression sur la Russie pour obtenir la paix et réitéré leur soutien à l’Ukraine, avant le sommet annoncé entre Vladimir Poutine et Donald Trump, qui fait craindre à Kyïv un accord à ses dépens.

• À lire aussi: Sommet Poutine-Trump: voici ce que l’on sait de la rencontre entre les deux dirigeants

• À lire aussi: Zelensky rejette tout compromis territorial avant le sommet Trump–Poutine

Les présidents russe et américain doivent se retrouver le 15 août en Alaska, aux États-Unis, dans le cadre des efforts du président américain pour trouver une issue au conflit que la Russie a déclenché en février 2022.

Cette rencontre très attendue se déroulera sans le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui ne cesse pourtant d’exiger d’être partie prenante.

«Toute décision qui serait prise contre nous, toute décision qui serait prise sans l’Ukraine, serait une décision contre la paix», a averti M. Zelensky sur les réseaux sociaux, ajoutant que «les Ukrainiens n’abandonneront pas leur terre aux occupants».

AFP
AFP

«Il doit y avoir une fin honnête à cette guerre, et il appartient à la Russie de mettre fin à la guerre qu’elle a commencée», a insisté le président ukrainien samedi soir, dans son discours quotidien à la population.

Publicité

L’armée russe contrôle actuellement environ 20% du territoire ukrainien.

«Diplomatie active»

Au cours d’une conversation téléphonique avec le premier ministre britannique Keir Starmer samedi, Volodymyr Zelensky a en outre exhorté ses alliés européens à prendre des «mesures claires» pour définir une approche commune, alors que ces derniers sont aussi écartés des pourparlers.

Dans la nuit de samedi à dimanche, les principaux dirigeants européens se sont dits convaincus que «seule une approche combinant une diplomatie active, un soutien à l’Ukraine et une pression sur la Fédération de Russie» pouvait réussir.

«Nous saluons le travail du président Trump pour arrêter le massacre en Ukraine» et «sommes prêts à soutenir ce travail sur le plan diplomatique ainsi qu’en maintenant notre soutien militaire et financier substantiel à l’Ukraine» et «en maintenant et en imposant des mesures restrictives à l’encontre de la Fédération de Russie», ont déclaré la dirigeante italienne Giorgia Meloni, les dirigeants français Emmanuel Macron, allemand Friedrich Merz, polonais Donald Tusk, britannique Keir Starmer et finlandais Alex Stubb, ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen.

MEGA/WENN
MEGA/WENN

«La voie de la paix en Ukraine ne peut être tracée sans l’Ukraine», ont-ils ajouté, rappelant leur attachement «au principe selon lequel les frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force» et précisant que «la ligne de contact [ligne de front] actuelle devrait être le point de départ des négociations».

L’initiative de M. Trump a provoqué une intense activité diplomatique. Le président ukrainien a eu des échanges téléphoniques avec Emmanuel Macron et le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez.

Publicité

AFP
AFP

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy a de son côté reçu samedi à Londres le vice-président américain JD Vance, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak et l’ex-ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov, ainsi que des conseillers à la sécurité nationale européens, pour «discuter des prochaines étapes vers la paix en Ukraine».

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a pour sa part eu un échange téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine.

AFP
AFP

«C'est compliqué»

Un règlement du conflit comprendra des échanges de territoires «au bénéfice de chacun», a assuré Donald Trump vendredi, sans donner plus de détails.

«On parle d’un territoire sur lequel les combats font rage depuis plus de trois ans et demi [...], c’est compliqué», a-t-il encore dit, à la Maison-Blanche.

Le président américain, qui a promis à maintes reprises de mettre fin à la guerre en Ukraine, a plusieurs fois parlé au téléphone avec son homologue russe ces derniers mois, mais ne l’a pas encore vu en personne depuis son retour aux affaires le 20 janvier.

Le tête-à-tête annoncé sera le premier entre les deux hommes depuis juin 2019 au Japon, un an après un sommet à Helsinki où M. Trump avait eu un ton résolument conciliant avec M. Poutine.

Photo AFP
Photo AFP

Ce dernier n’a de son côté plus foulé le sol américain depuis 2015, sous la présidence de Barack Obama.

Les États-Unis ne reconnaissant pas la Cour pénale internationale (CPI), qui a lancé un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine en raison du transfert «illégal» d’enfants ukrainiens vers la Russie, M. Poutine ne craint pas d’être arrêté dans ce territoire de l’extrême nord-ouest du continent américain, acheté en 1867 à la Russie.

Places fortes menacées

Après plus de trois ans de combats, les positions ukrainienne et russe sont toujours irréconciliables.

Moscou réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’OTAN.

Des exigences inacceptables pour Kyïv, qui veut le retrait des troupes russes de son territoire et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d’armes et le déploiement d’un contingent européen, ce à quoi s’oppose la Russie.

Sur le terrain, les affrontements et frappes meurtrières se poursuivent et l’armée russe continue d’avancer dans l’est face à un adversaire moins nombreux et moins bien équipé.

Samedi, le ministère russe de la Défense a revendiqué la prise de la localité d’Iablonivka dans la région industrielle et minière de Donetsk (est), où se concentre l’essentiel des combats.

Les forces russes, qui ont accéléré leur progression ces derniers mois, menacent actuellement deux places fortes ukrainiennes du Donbass, Kostiantynivka et Pokrovsk, ainsi que la ville stratégique de Koupiansk, dans la région de Kharkiv.

Publicité
Publicité