Les États-Unis vont-ils intervenir en Iran?
Agence QMI
Le président Donald Trump est confronté à une décision cruciale pour l’avenir de son administration: les États-Unis doivent-ils intervenir dans le conflit opposant l’Iran à Israël, qui se poursuit déjà pour la cinquième nuit consécutive?
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Comme le rapporte le New York Times, seuls les Américains disposent de l’arsenal nécessaire pour permettre à Israël d’atteindre son objectif, soit de neutraliser les capacités iraniennes à développer une arme nucléaire.
Le principal obstacle pour le gouvernement de Benyamin Netanyahou réside dans le fait que certaines installations nucléaires, comme le site d’enrichissement nucléaire de Fordo, sont profondément enfouies sous terre.
La destruction de ces cibles nécessiterait l’emploi de bombes anti-bunker parmi les plus puissantes au monde, que seuls les États-Unis, parmi les alliés d’Israël, possèdent. De plus, ces bombes doivent être larguées depuis un bombardier furtif B-2 — également exclusif à l’armée américaine.
Cependant, comme le souligne le quotidien new-yorkais, une telle intervention placerait les États-Unis au cœur d’un conflit au Moyen-Orient, que Donald Trump s’était justement engagé à éviter lors de ses campagnes électorales.
«Posture défensive»
Les forces américaines ont pourtant indiqué avoir adopté une «posture défensive» au Moyen-Orient «et cela n'a pas changé», a indiqué lundi le porte-parole de la Maison-Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.
This is not true. American forces are maintaining their defensive posture, and that has not changed. We will defend American interests. https://t.co/XqWbDvzif0
— Alex Pfeiffer (@Pfeiffer47) June 17, 2025
«Nous défendrons les intérêts américains» dans la région, a-t-il ajouté.
«Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera», a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.
.@SecDef: "What you're watching in real-time is Peace Through Strength and America First ... We are postured defensively in the region to be strong in pursuit of a peace deal, and we certainly hope that's what happens here." pic.twitter.com/cZL9H2RCsb
— Rapid Response 47 (@RapidResponse47) June 17, 2025
«Et le président [Donald] Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera», a-t-il ajouté.
Le dilemme de Donald Trump
Mais si cette tentative diplomatique échoue — ou si Téhéran refuse de céder à l’exigence centrale de M. Trump, à savoir l’arrêt complet de l’enrichissement d’uranium sur le territoire iranien — le président pourrait encore ordonner la destruction de Fordo, ainsi que d’autres sites nucléaires.
D’après les experts consultés par le New York Times, une seule arme est capable de mener à bien une telle mission: le Massive Ordnance Penetrator, ou GBU-57. Cette bombe de 13 600 kg est si lourde qu’elle ne peut être transportée que par un bombardier B-2. Or, Israël ne dispose ni de cette arme ni de l’appareil nécessaire pour la mettre en œuvre.

Si M. Trump choisit de ne pas intervenir, cela pourrait signifier que l’objectif stratégique majeur d’Israël dans ce conflit ne sera jamais atteint.
«Fordo a toujours été au cœur de cette affaire», a déclaré Brett McGurk, ancien haut responsable de la politique moyen-orientale sous quatre présidents américains successifs, de George W. Bush à Joseph R. Biden Jr. «Si Fordo continue de s'enrichir, alors ce n'est pas un gain stratégique.»
Donald quitte abruptement le sommet du G7
Donald Trump a décidé de quitter prématurément lundi le G7 au Canada pour se consacrer à l'évolution du conflit entre Israël et l'Iran, a annoncé la Maison-Blanche en soirée, bousculant l'agenda de la dernière journée de ce sommet.
«À cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner» avec les autres dirigeants du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a indiqué sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.
President Trump had a great day at the G7, even signing a major trade deal with the United Kingdom and Prime Minister Keir Starmer. Much was accomplished, but because of what’s going on in the Middle East, President Trump will be leaving tonight after dinner with Heads of State.
— Karoline Leavitt (@PressSec) June 16, 2025
Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée, «rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants», a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.
Peu après, tous les dirigeants ont posé pour la photo de famille sur le terrain de golf. «J'aimerais pouvoir rester avec tout le monde, mais ils comprennent», a déclaré le président américain.
President Trump had a great day at the G7, even signing a major trade deal with the United Kingdom and Prime Minister Keir Starmer. Much was accomplished, but because of what’s going on in the Middle East, President Trump will be leaving tonight after dinner with Heads of State.
— Karoline Leavitt (@PressSec) June 16, 2025
Cette annonce vient après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: «Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement.»
Le milliardaire républicain de 79 ans avait auparavant assuré qu'un «accord» allait être trouvé concernant le conflit entre l'Iran et Israël, sans bien expliquer si ce serait le résultat de la contrainte militaire ou de négociations.
-Avec la collaboration de l'AFP