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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Finale de la LNAH terminée à 3h du matin: les Éperviers ont dû dévaliser les dépanneurs

Courtoisie Maxime Amyot
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Photo portrait de Richard Boutin

Richard Boutin

2025-05-11T21:16:46Z
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Dans un match de la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH) complètement fou qui s’est conclu à 3h15 du matin, en sixième période de prolongation, les Éperviers de Sorel-Tracy ont combattu les crampes dont souffraient les joueurs en dévalisant les dépanneurs de Rivière-du-Loup.

La moutarde, les pots de cornichons pour en boire le jus et les fruits ont permis d’hydrater le mieux possible les joueurs qui tombaient au combat comme des mouches avant de revenir une vingtaine de minutes plus tard.

«Nous ne sommes pas une ligue de garage, mais nous n’avons pas la gestion du Canadien de Montréal, a résumé l’entraîneur-chef, le directeur général et copropriétaire Christian Deschênes. Des proches de l’équipe ont dévalisé les dépanneurs du coin pour trouver des aliments qui permettraient d’hydrater les joueurs. Complètement vidé parce qu’il s’agissait du dernier match de l’année, le restaurant de l’aréna a fermé après la deuxième période de prolongation.»

Cette victoire d’équipe de 3 à 2 des Éperviers en sixième prolongation face au 3L de Rivière-du-Loup leur a permis de soulever la coupe Gilles-Rousseau, le troisième titre de leur histoire. Les Éperviers ont remporté la série en six parties. Ce match est le plus long de l’histoire du circuit.

Le réservoir est vide

«Ça me faisait penser à des parties de pompiers qui jouent pendant 24 heures pour amasser des fonds, a illustré Deschênes. Le réservoir des joueurs était complètement vide, mais il fallait qu’ils trouvent le moyen de continuer.»

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Les crampes ont été un sérieux problème pour les Éperviers. «Des gars partaient au vestiaire aux 30 minutes afin de tenter de faire disparaître les crampes, a raconté l’entraîneur des champions. Quand ils revenaient, ils passaient derrière moi et me disaient "je suis de retour et rembarque-moi le plus rapidement possible afin que je ne crampe pas de nouveau". Comme entraîneur, c’était assez spécial de voir ça.»

«Comme chez les plus jeunes, les gars restaient debout au banc afin de diminuer les chances que les crampes reviennent, de poursuivre Deschênes. Comme pour les petits qui évoluent dans le MAHG, on disait aux gars de passer par la porte du banc au lieu de sauter par-dessus la rampe.»

Un miraculé revient pour le but gagnant

Le défenseur Simon Danis-Pépin est revenu tel un miraculé lors de la sixième prolongation. Au vestiaire depuis la fin de la troisième période, le vétéran de 37 ans a effectué une seule présence, celle qui a mené au but vainqueur de Marc Beckstead.

«J’avais des crampes partout sur le corps, a-t-il résumé. Le cou, les épaules, les jambes. Tous les muscles étaient crispés. Je n’ai jamais vécu quelque chose comme ça. J’étais couché dans le vestiaire et je crampais dès que je bougeais.»

«J’ai bu je ne sais pas combien de bouteilles d’eau, du Gatorade, du jus de cornichon et j’ai utilisé une douzaine de sachets d’électrolytes, de poursuivre le doyen des Éperviers. Ça ne changeait rien et seul le temps a amélioré les choses. C’était l’enfer.»

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Autant Danis-Pépin souhaitait revenir prêter main-forte à ses coéquipiers, autant il craignait de cramper à son retour et de voir l’adversaire en profiter pour le contourner et aller marquer le but vainqueur.

«Je voulais aider parce que tout le monde était crevé, mais je ne voulais pas nuire. Dans les deux cas, je sentais que je laissais tomber les gars. Ce n’était pas un beau sentiment. Mais là, nous avons gagné et je ne pourrais pas demander un plus beau scénario.»

Fiston comblé

Danis-Pépin a eu droit à un accueil triomphant lorsqu’il est revenu à Vaudreuil, à 10h samedi matin. «Mon petit garçon de 5 ans a fait jouer la chanson We Are the Champions. Il était tellement content et il me demandait "elle est où ta bague?". Quand je suis revenu au jeu, il y a trois ans, c’était pour qu’il puisse me voir jouer. J’ai peut-être disputé mon dernier match en raison des exigences de mon travail, mais je ne pourrais pas être plus heureux.»

Ironiquement, Danis-Pépin avait remporté la coupe en 2016, quand il portait les couleurs du 3L, en battant les Éperviers. «C’était très émotif de gagner à Rivière-du-Loup. Chapeau aux partisans qui étaient encore 1000 à la fin du match.»

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