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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

«Le problème est là et il faut s’y attaquer»: les écoles doivent s’adapter aux grandes chaleurs, réclament des experts

Les épisodes de chaleur extrême en septembre ne seront plus exceptionnels

Photo d’archives
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Photo portrait de Héloïse Archambault

Héloïse Archambault

2023-09-05T19:30:00Z
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Les écoles du Québec doivent mettre en place des solutions pour s’adapter aux épisodes de chaleur extrême qui seront de plus en plus nombreux dans l’avenir et nuisent au bien-être des élèves, réclament des experts.  

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«Des canicules en septembre, ce ne sera pas uniquement en 2023, affirme Charles Bonhomme, porte-parole de la Fondation David Suzuki. On s’attend à ce qu’il y en ait davantage dans les années à venir, ça, c’est sûr.» 

«Les températures vont devenir de plus en plus extrêmes à des moments de moins en moins attendus, ajoute Andréanne Brazeau, analyste des politiques climatiques à Équiterre. Le problème est là et il faut s’y attaquer de manière urgente.»

La chaleur extrême qui sévit au Québec cette semaine montre à quel point la majorité des écoles ne sont pas adaptées pour une canicule. Souvent construites depuis plus de 50 ans, les bâtisses sont généralement mal ventilées, non climatisées et entourées de cours bétonnées. 

Même si les enfants sont moins sensibles aux effets de la chaleur que les aînés, ils sont tout de même affectés après une longue exposition et peuvent subir un épuisement (fièvre, mal de cœur, fatigue). Ils sont aussi beaucoup moins disposés à apprendre. 

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Monitoring nécessaire

«Plus il fait chaud dans les classes, plus le bien-être psychologique est affecté, souligne la Dre Mélissa Généreux, médecin spécialiste en santé publique, et professeure à l’Université de Sherbrooke. 

Photo Stevens Leblanc
Photo Stevens Leblanc

«La voie facile, c’est la fermeture [...] mais j’aimerais mieux que les écoles réalisent que ça va arriver de plus en plus souvent. [...] Il faut aménager les classes pour que ça surchauffe le moins possible et avoir un système de monitoring adéquat.» 

Ventilation, rideaux aux fenêtres, toits végétalisés, cours en ligne ou à l’extérieur: toutes sortes de solutions existent pour limiter les impacts de la chaleur, en plus de la climatisation. 

Le ministère de l’Éducation du Québec n’a pas les données sur le pourcentage d’écoles climatisées dans la province, nous a-t-on répondu par courriel. Ce matin, le ministre de l’Éducation Bernard Drainville a précisé que les climatiseurs n’ont pas été «le choix du gouvernement» pour la construction des nouvelles écoles, selon La Presse Canadienne. 

Dans les 150 projets de nouvelles écoles, on a plutôt opté pour des systèmes de ventilation mécanique, qui «assureront une certaine zone de confort», a-t-il dit. 

Des balises claires

Selon la Dre Généreux, il est grand temps que le Québec se dote de balises claires sur la chaleur extrême dans les écoles. 

«Qu’est-ce que ça veut dire trop chaud? Ce n’est pas si clair, avoue-t-elle. Un groupe doit se pencher là-dessus. On pourrait s’appuyer sur la science pour donner des balises harmonisées entre les écoles.» 

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