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L'article provient de Le Journal de Québec
Monde

Américains et Chinois font état de progrès importants dans leurs négociations commerciales

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AFP

2025-05-11T14:00:58Z
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Américains et Chinois ont parlé d’une même voix à l’issue de deux jours de discussions tenues à huis clos à Genève sur l’épineux dossier des droits de douane, les deux parties faisant état d’importantes avancées dans leurs négociations.

«Progrès importants» selon les Chinois, «progrès substantiels» pour les Américains: les deux plus grandes puissances économiques, engagées dans un bras de fer commercial depuis l’imposition de droits de douane prohibitifs par Donald Trump, diffuseront lundi un communiqué commun concernant ce dossier.

Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a affirmé dimanche que les discussions ont permis de faire «des progrès substantiels», dans une brève déclaration faite à la presse à l’issue de la rencontre de deux jours avec le vice-premier ministre chinois, He Lifeng.

Ce dernier lui a emboîté le pas quelques heures plus tard en évoquant devant les journalistes des «progrès importants» après deux jours de discussions qu’il a qualifiées de «franches, approfondies et substantielles».

Pékin et Washington se sont mis d’accord pour établir «un mécanisme de consultation» sur le commerce, a souligné He Lifeng. Le vice-ministre du Commerce, Li Chenggang, a précisé que le dispositif en question permettrait «des échanges réguliers et irréguliers relatifs aux questions commerciales».

«Ces discussions marquent un pas en avant significatif et, nous l’espérons, sont de bon augure pour l’avenir, a déclaré la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, Ngozi Okonjo-Iweala. Ces progrès sont importants non seulement pour les États-Unis et la Chine, mais aussi pour le reste du monde, notamment les économies les plus vulnérables.»

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Photo MEGA/WENN
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«Remise à zéro»

Les divergences commerciales entre les deux pays, pourtant enflammées par une guerre des droits de douane, «ne sont pas aussi grandes que l’on pouvait l’imaginer», a ajouté Jamieson Greer, le représentant américain au Commerce, devant les journalistes en Suisse.

Samedi soir, commentant les discussions à Genève, le président américain, Donald Trump, avait semblé vouloir repartir à zéro, après avoir imposé des droits de douane toujours plus élevés aux centaines de milliards de dollars de produits chinois importés aux États-Unis. Pékin avait répondu du tac au tac.

«Une remise à zéro a été négociée de manière amicale, mais constructive», avait écrit M. Trump sur le réseau Truth Social.

L’importance de ces discussions se reflétait dans le haut niveau de représentation.

Les tractations se sont tenues à huis clos dans la résidence du représentant suisse auprès des Nations Unies, une villa cossue nichée sur la rive gauche du Léman.

«Ces négociations reflètent le fait que l’état actuel des relations commerciales, avec ces droits de douane prohibitifs, n’est au final dans l’intérêt ni des États-Unis ni de la Chine», souligne auprès de l’AFP Nathan Sheets, économiste en chef de Citigroup.

La rencontre de Genève était la première en face à face de hauts responsables des deux plus grandes économies mondiales depuis que M. Trump a imposé le mois dernier une surtaxe de 145% sur les marchandises venant de Chine, qui s’ajoute aux droits de douane préexistants.

Pékin, qui a promis de combattre «jusqu’au bout» ces surtaxes, a riposté avec 125% de droits de douane sur les produits américains.

Résultat: les échanges bilatéraux sont pratiquement à l’arrêt, et les marchés ont connu de violents soubresauts.

«Perdant-perdant»

«C’est une proposition perdant-perdant de décréter des droits de douane aussi élevés», reprend Nathan Sheets.

Vendredi, Donald Trump a posé un geste en suggérant d’abaisser à 80% les droits de douane qu’il a lui-même imposés à Pékin.

Mais sa porte-parole Karoline Leavitt s’est empressée de préciser que Washington n’abaisserait pas ses taxes unilatéralement et que la Chine devait également faire des concessions.

Le simple fait que ces discussions aient lieu «est une bonne nouvelle pour le commerce et les marchés financiers», estime Gary Hufbauer, du Peterson Institute for International Economics.

«Des droits de douane de 145% sont absolument prohibitifs», poursuit-il, ajoutant que, même abaissés à 70% ou 80% comme il en est question, le niveau des transactions entre les deux pays serait divisé par deux.

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