Les dirigeants européens doivent continuer de «flatter Trump dans le sens du poil» pour assurer leur sécurité
Mina Collin
À la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, mardi, Donald Trump s’est notamment moqué de l’ONU et a attaqué les pays européens. D’après un analyste politique, les dirigeants européens se sont abstenus de critiquer ouvertement son discours afin de préserver la sécurité sur leur continent.
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Donald Trump a livré un discours d’une heure – bien au-delà des 15 minutes habituellement allouées aux dirigeants lors des allocutions – au cours duquel il a durement attaqué l’Europe et ses programmes d’aide aux migrants. Les dirigeants présents sont toutefois demeurés impassibles, sans répliquer aux propos du président américain.

«Les pays européens, notamment, sont encore aujourd’hui extrêmement dépendants des États-Unis pour leur sécurité. Si du jour au lendemain, Donald Trump disait par exemple, ce qu’il ne risque pas de faire, [vouloir] sortir de l’OTAN, la sécurité européenne, elle serait mise à mal», a indiqué l’analyste et doctorant en science politique à Sciences Po Paris, Georges Mercier, à LCN, samedi.
Aucun dirigeant n’a tenté de dénoncer le discours de Donald Trump, préférant éviter de se mettre à dos le président américain.
«Tous ces leaders-là, ils doivent d’une certaine manière le flatter dans le sens du poil pour s’assurer que les États-Unis restent en Europe, continuent de protéger l’Europe», a souligné M. Mercier.

Selon l’analyste politique, les attaques de Donald Trump envers l’ONU s’expliqueraient surtout par sa difficulté à comprendre le fonctionnement de l’institution.
«Donald Trump a une approche en politique étrangère qu’on dit transactionnelle. Donc les forts font ce qu’ils peuvent, les faibles font ce qu’ils doivent. Et l’ONU, c’est une institution qui a été fondée sur des valeurs complètement différentes. À l’ONU, on a le multilatéralisme: la coopération plutôt que la coercition, l’entraide plutôt que la force», a-t-il expliqué.
Georges Mercier mentionne également que Trump ne se gêne pas pour donner des leçons aux pays européens, parce que «c’est exactement ce qu’il a fait dans son discours à l’ONU».
«Parce que, si par le passé, les présidents américains défendaient la démocratie, les droits de l’homme, l’État de droit, ils voulaient les diffuser à l’international, Trump veut aussi diffuser des idées, la résistance à l’immigration massive, certaines valeurs conservatrices», a-t-il ajouté.
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