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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Omnium Banque Nationale: Naomi Osaka avait oublié de féliciter Victoria Mboko dans son discours

La joueuse japonaise revient de loin et son chemin n’est pas tout à fait terminé

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Photo portrait de Dave Lévesque

Dave Lévesque

2025-08-08T01:30:37Z
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Naomi Osaka a paru ébranlée durant la finale de l'Omnium Banque Nationale de Montréal, puis lors de son discours de remerciements. La Japonaise n'a pas non plus rencontré les journalistes après le match, mais dans une communication transmise par la WTA, il a été permis d'apprendre que si elle n'avait pas félicité Victoria Mboko au micro après la victoire de la Canadienne, c'est par oubli.

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«Je pense que Victoria a vraiment bien joué. J'ai complètement oublié de la féliciter. Elle a été vraiment exceptionnelle», a déclaré l'ancienne numéro 1 mondiale. 

La dernière semaine et demie en a été une très forte en émotions pour Osaka et la marmite a peut-être débordé un peu lors de la finale.

La joueuse japonaise a amorcé le match en force en remportant la première manche 6-2 en seulement 37 minutes, mais avec les bris de service qui se sont accumulés en deuxième et en troisième manche, elle s’est tranquillement désorganisée.

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Après le match, elle est allée serrer la main de Mboko, qui venait de l’emporter dans un échange très rapide, puis elle est partie vers le vestiaire et il a fallu attendre son retour afin de procéder à la cérémonie de remise de trophée.

Invitée à prendre la parole, elle n’a pas été très éloquente, mais elle ne parle jamais beaucoup et elle le fait toujours d’une voix assez basse qui force à prêter l’oreille.

Naomi Osaka a démontré des signes de fragilité à mesure que le match progressait.
Naomi Osaka a démontré des signes de fragilité à mesure que le match progressait. Photo Agence QMI, JOËL LEMAY

«Je suppose»

Elle a commencé en disant: «Merci, je suppose.» Ça peut donner l’impression que le remerciement est ironique, mais il faut nuancer un peu parce que pour les anglophones, cette expression («I guess») est souvent une béquille à laquelle il ne faut pas prêter d’intention.

Brève dans son allocution devant les 12 500 spectateurs, celle qui a grimpé au 24e rang mondial, soit un rang plus élevé que Mboko, ironiquement, n’a pas voulu voler la vedette à la jeune Canadienne.

«Je ne prendrai pas trop de votre temps. Je veux remercier mon équipe. Merci aux chasseurs de balles, aux organisateurs et à tous les bénévoles. J’espère que vous avez passé une belle soirée», a-t-elle conclu.

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Elle a omis de féliciter la gagnante, il semble finalement que ce n'était qu'un simple oubli plutôt que de la mesquinerie.

Quatre-vingt-dix minutes après la fin du match, la WTA a laissé savoir qu’Osaka ne rencontrerait pas les médias.

«[Jeudi] matin, j'étais vraiment reconnaissante. Je ne sais pas pourquoi mes émotions ont changé si rapidement, mais je suis vraiment heureuse d'avoir disputé cette finale», a ajouté la finaliste dans la transcription tranmise par le circuit.

Naomi Osaka tentait de bloquer le bruit de la foule entre les points.
Naomi Osaka tentait de bloquer le bruit de la foule entre les points. Photo Agence QMI, JOËL LEMAY
Dure bataille

Tout au long du tournoi, Osaka a mentionné qu’elle avait du plaisir, qu’elle s’amusait et qu’elle aimait son jeu. Elle gérait les attentes en y allant un match à la fois.

C’était normal, elle revient de loin. Elle a délaissé le tennis pendant un temps pour prendre soin d’elle et de sa santé mentale. Elle souffrait d’anxiété et de dépression. Elle a ensuite donné naissance à sa fille Shai, il y a deux ans.

Montréal, avec ce beau parcours jusqu’en finale, c’est en quelque sorte son retour, elle qui n’a pas gagné un tournoi d’importance depuis les Internationaux d’Australie en 2021. Elle a remporté le titre à Saint-Malo ce printemps, mais il s’agissait d’un tournoi de petite envergure.

Lors des dernières manches, on a pu voir qu’il y avait encore une certaine fragilité chez elle. Elle a commencé par se plaindre à l’arbitre que les spectateurs parlaient pendant les échanges et ça semble l’avoir complètement déboussolée. Victoria Mboko a brisé son service quatre fois dans chacune des deux manches.

Elle a démontré de nombreux signes de frustration, mais aussi des signes de fragilité en se cachant la tête sous une serviette pendant les pauses ou en mettant ses mains sur ses oreilles pour s’isoler du bruit entre les jeux. En fin de match, elle semblait jouer par automatisme plutôt que par envie.

Elle revient de loin et elle continue de remonter la pente et pour ça, elle mérite tout notre respect. Mais elle mérite aussi toute notre compréhension parce que son chemin ne semble pas encore terminé.

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