Financement politique: les Desmarais et des gros bonnets pour Poilievre
Le Parti conservateur peut compter sur l’appui de petits donateurs, mais aussi de très influentes personnalités

Agence QMI
OTTAWA | Des géants du monde des affaires canadiens, dont Paul Desmarais III, se rallient financièrement derrière le chef conservateur Pierre Poilievre, se disant frustrés de la tenue de l’économie canadienne sous les libéraux de Justin Trudeau.
Champion incontesté du financement politique, le Parti conservateur peut compter sur l’appui de petits donateurs, mais aussi de très influentes personnalités de la haute finance, selon Bloomberg.
Sur cette liste figurent l’un des hauts dirigeants de Power Corporation, Paul Desmarais III, le grand patron du géant de la télécommunication Rogers, Tony Staffieri, et le chef de la direction d’une importante maison de courtage, Canaccord Genuity, Daniel Daviau.
Entre janvier et mars, les conservateurs ont récolté 10,7 millions $ auprès de 51 000 donateurs, triplant les 3,1 millions $ reçus par les libéraux de la part de quelque 28 000 personnes.
Paul Desmarais III s’était livré à une virulente charge contre Justin Trudeau avant les élections de l’automne 2021 dans un message sur les réseaux sociaux, qu’il a immédiatement supprimé.
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Le richissime homme d’affaires en avait contre la promesse des libéraux, depuis réalisée, de surtaxer les profits que les grandes banques et les compagnies d’assurance ont réalisés durant la pandémie.
Message contradictoire
Ces riches donateurs interrogés par Bloomberg soutiennent que le gouvernement Trudeau dépense trop et est davantage préoccupé par la redistribution que par la création de richesses.
Dans son budget, Ottawa a annoncé son intention de hausser le taux d’inclusion du gain en capital de 50% à 67% sur le profit réalisé au-dessus d’un plafond de 250 000$ par an.
La mesure, qui entrerait en vigueur le 25 juin prochain, doit générer 20 milliards $ sur cinq ans en revenu pour le fédéral.
Le chef conservateur Pierre Poilievre laisse planer le doute sur son appui éventuel à la mesure libérale.
La sortie de ces riches donateurs contraste avec le message politique de M. Poilievre, qui tente de se faire la voix des travailleurs et des cols bleus, tout en signalant aux grandes entreprises qu’il n’a pas l’intention de leur signer des chèques facilement s’il devient premier ministre.