Les députés devraient habiter les régions qu’ils représentent!

Émilise Lessard-Therrien
Le député caquiste de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, Daniel Bernard, vient de nous annoncer qu’il déménage en Estrie pour des raisons familiales. Juste après s’être mis sur la map pour avoir critiqué son gouvernement et s’être EXCUSÉ ensuite auprès de ses collègues de la CAQ.
Il dénonçait devoir se battre pour que SON gouvernement donne des moyens aux régions. Maintenant, il va se battre à 800 km des citoyens qui l’ont élu en mode fly-in fly-out.
Sauf qu’être député dans une région, c’est gros.
Ce qu’on porte sur nos épaules, c’est toute une cargaison d’espoir.
Parce qu’on est souvent tout ce qui reste.
On a les grands dossiers: santé, éducation, logement, etc.
Mais, il faut aussi parfois s’occuper des calvettes dans les rangs qui piègent des agriculteurs. Porter la détresse des mères qui doivent accoucher trop loin lorsqu’il y a bris de service en obstétrique.
En région, si nos municipalités veulent des arénas, des piscines ou même juste de l’eau potable, ça prend un député dévoué qui va faire son lobby auprès des ministres concernés en connaissant le dossier comme le fond de sa poche.
C’est tout cet espoir-là qu’on charrie chaque semaine entre Québec et nos circonscriptions éloignées.
L’espoir des communautés qui ont soif d’un chouïa de considération.
Enraciné
C’est pour ça qu’en région, on n’a jamais eu d’appétit pour des candidatures parachutées. On veut quelqu’un de local, qui vit nos réalités pour qu’il soit mieux greyé pour nous représenter.
Bref, être député, ce n’est pas une job touristique.
Déserteur
On n’aime pas les députés parachutés, mais ce qu’on est en train de découvrir, c’est qu’on aime encore moins les députés déserteurs. Ceux qui déménagent à 800 km de leur circonscription en cours de mandat.
Il me semble que si on veut une vraie démocratie REPRÉSENTATIVE, les députés devraient obligatoirement vivre dans les comtés ou, à la limite, dans les régions qu’ils représentent. Point final.