Les démocrates sont leurs propres pires ennemis


Joseph Facal
Les républicains sont aux prises avec une grave tumeur trumpiste, admise discrètement par beaucoup d’entre eux.
Ils restent cependant ultra-compétitifs parce que les démocrates vivent, eux aussi, d’immenses difficultés.
Écoutez l'édito de Joseph Facal à l'émission de Patrick Déry diffusée chaque jour en direct 17 h via QUB radio :
Dangers
Le taux d’approbation du travail de Biden est catastrophique.
Les défis sont certes immenses, mais ses politiques ne mordent pas dans les problèmes.
Il n’est pas inspirant et semble de moins en moins écouté.
Par-dessus tout, aussi cruel et injuste que cela puisse sembler, il projette l’image d’un homme fatigué, dépassé par son époque, à une époque où l’image est une composante essentielle de la réussite politique.
La perte des majorités démocrates au Sénat et à la Chambre en novembre achèverait de paralyser l’administration Biden.
On ne voit tout simplement pas comment le président, présentement âgé de 79 ans, pourrait être candidat à sa propre succession en 2024.
Et c’est là qu’on réalise que le pire problème des démocrates est peut-être devant eux.
Le vice-président d’une administration démocrate part favori pour être le porte-étendard de son parti lors de l’élection suivante.
Mondale, Gore et Biden, tous d’ex-vice-présidents démocrates, furent les candidats de leur parti à la présidence.
C’est un euphémisme de dire que la candidature de Kamala Harris rend nerveux bien des stratèges démocrates, même si la vice-présidence ne donne guère l’occasion de briller.
Ce n’est pas seulement que Mme Harris est une Californienne beaucoup plus à gauche que l’Américain moyen. C’est aussi que tout effort pour lui barrer la route soulèverait l’ire de cette frange du parti pour qui Mme Harris est surtout importante pour ce qu’elle incarne.
Ce qui nous amène, comme si ce n’était pas assez, à un autre immense problème des démocrates.
Plusieurs démocrates influents estiment que leur parti s’est déporté beaucoup trop à gauche sous l’influence des diverses factions de l’arc-en-ciel woke : militants BLM, tenants du « définancement » de la police, partisans du déboulonnement de statues et de l’effacement des noms des Pères fondateurs qui eurent des esclaves, partisans du bannissement de mots et d’œuvres, militants LGBTQ, etc.
Ajoutez-y les écologistes radicaux, les tenants d’une hausse des dépenses publiques et des impôts, ceux qui finassent autour de l’immigration illégale, etc.
Si ce genre de cocktail idéologique ne vous empêche pas de gagner en Californie, à New York et sur les campus universitaires, quel accueil recevra-t-il en Floride, en Pennsylvanie, en Georgie, en Caroline du Nord, au Wisconsin, et dans d’autres États modérés, où la lutte sera chaude, et que les démocrates doivent absolument remporter ?
Encore plus de Joseph Facal, écoutez son édito diffusé chaque jour en direct 17 h via QUB radio :
Modérés
Nombre d’Américains ordinaires ne se reconnaissent plus dans l’image de leur pays véhiculée par le New York Times et CNN.
Les derniers démocrates ayant accédé à la Maison-Blanche – Clinton, Obama, Biden – ont pris soin de se positionner comme des progressistes modérés et pragmatiques.
Même un candidat démocrate qui rejetterait ces positions extrêmes serait vulnérable s’il est perçu, à tort ou à raison, comme entouré de gens influents qui y croient.
En politique, vous êtes généralement l’artisan de vos malheurs.