Les déclarations de Legault sur l'immigration «font mal» aux Québécois, croit Duclos

Le ministre fédéral Jean-Yves Duclos a été « troublé » par les déclarations du premier ministre François Legault sur l’immigration, qui, selon lui, « font mal » au Québec. 

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 « J’ai été troublé par ce que j’ai entendu, dernièrement, lorsqu’on a fait un lien entre des enfants, des parents, des conjoints de familles réunifiées et une menace au Québec », a exprimé le député fédéral de Québec et ministre de la Santé, en marge d’une annonce sur le Festival d’été de Québec, vendredi. 

« C’est un langage que je n’aime pas, que je trouve troublant et qui fait mal. Ça nous fait mal comme Québécois, parce qu’on n’est pas comme ça au Québec. » 

Dans sa croisade pour le rapatriement des pouvoirs en immigration, le premier ministre Legault a critiqué le programme fédéral de regroupement familial. Celui-ci permet de réunir les personnes immigrantes avec leur conjoint, leur enfant ou un parent qui viennent les rejoindre de l’étranger. 

Ce programme touche quelque 14 000 personnes par année. De ce nombre, la moitié ne parle pas français.

Louisiane

 François Legault veut obtenir la mainmise sur ce programme afin de sélectionner les immigrants en fonction de leur langue et privilégier le français. 

« Est-ce que c’est trop demander quand on fait venir son conjoint, son père, sa mère, ses enfants adultes, de leur demander, avant de venir au Québec, d’apprendre le français ? Je trouve que c’est raisonnable », avait suggéré M. Legault. 

Il a aussi affirmé cette semaine que le Québec risque de devenir une Louisiane, où le français est pratiquement éteint, si une grande partie de l’immigration est choisie par Ottawa.

Le ministre Duclos s’insurge contre cette analyse et reproche à la CAQ de diviser la population avec ce discours.

Il souligne que les immigrants issus de ce programme représentent « une très petite proportion de la population du Québec. On parle de moins d’un demi d’un dixième d’un pour cent. Donner l’impression de blâmer ces gens qui ont envie de venir avec nous pour contribuer à la richesse et à la prospérité de notre province est, je pense, dommageable ».

 Se ressaisir

Le ministre invite tout le monde « à se ressaisir » et à donner un message positif de l’immigration.

Il a rappelé que les immigrants participent à la vie sociale et, souvent, fournissent des services essentiels à la population. 

« Dans les services de garde, dans les hôpitaux, dans les écoles, dans les résidences pour aînés, on a de plus en plus de difficulté à trouver des gens pour donner ces services essentiels. Alors, accueillir des gens pour nous aider à croître, à prospérer et à enrichir notre société, c’est une chose importante et on veut que le langage s’aligne aussi avec la réalité des besoins. »

Au cabinet du premier ministre François Legault, au terme d’une semaine où la question de l’immigration a beaucoup alimenté les débats, on n’a pas souhaité commenter la sortie de l’élu fédéral, vendredi.