Les déboires financiers de l’entreprise de cannabis fondée par l’ex-chef de police Yvan Delorme s’accumulent

L’entreprise de cannabis QcGoldtech, fondée par l’ex-chef du Service de police de la Ville de Montréal Yvan Delorme, vient de se mettre à l’abri de ses créanciers.

Le producteur de cannabis situé à Saint-André-Avelin, en Outaouais, compte pour plus de 41 millions $ en dette auprès de ses nombreux créanciers. Fait particulier: la part du lion de cette dette, soit plus de 29 millions $, revient au Groupe Jafaco, actionnaire de QcGoldTech, et sept autres sociétés liées.

Le Groupe Jafaco est une société de portefeuille qui appartient à la famille Fontaine connue pour être le plus grand producteur de veaux au pays.

Fin janvier, QcGoldTech a publié un avis d’intention afin de faire une proposition à ses créanciers. Cette procédure la protège contre les saisies et lui permet de poursuivre ses opérations. Le syndic en insolvabilité Raymond Chabot évaluera ses états financiers et doit proposer un plan de restructuration d’ici 30 jours. Si ce plan est refusé par les créanciers, l’entreprise risque la faillite.

En consultant le site de QcGoldTech, on constate que M. Delorme n’est plus président et chef de la direction de son entreprise qu’il a fondée en 2017. Sa compagnie à numéro demeure toutefois actionnaire principal de l’entreprise pour le moment.

Le conseil d’administration de QcGoldTech est maintenant composé d’un seul membre, soit Steve Paré, représentant du groupe Jafaco.

Des proches de Delorme licenciés

De plus, les proches de M. Delorme, soit des membres de sa famille et d’anciens collègues policiers qui avaient recruté, ont été remerciés. Selon nos informations, un total de 18 employés ont été mis à pied le même jour de la signature de l’avis d’intention de proposition.

En novembre dernier, notre Bureau d’enquête révélait que l’entreprise était dans la mire du fisc pour avoir accumulé plus d’un demi-million de dollars en taxes impayées. L’entreprise évoquait alors des défis financiers et opérationnels alors que l’aide gouvernementale est «inexistante». Elle comptait alors près de 100 employés et affirmait être «un moteur de l’économie locale» de la Petite-Nation [Outaouais] avec ses deux usines.

QcGoldTech doit aujourd’hui pour plus de 100 000 $ aux employés en salaires non payés.

De nombreux créanciers

En plus du groupe Jafaco, dont la principale créance est pour une hypothèque, Revenu Québec réclame pour plus de 685 000 $ en TPS et TVQ alors que le solde pour l’Agence du revenu du Canada s’élève à 1,6 million $ en taxes d’accises.

La seule créance au nom d’Yvan Delorme est de 1 $ et 0 $ pour son associé de la première heure, Jean-Louis Legault.

QcGoldTech et le dirigeant de Jafaco, Fabien Fontaine, n’ont pas répondu à nos demandes d’entrevues.

QcGoldTech avait obtenu ses licences de vente de cannabis médical, de culture de cannabis et de transformation en 2020 et des produits se trouvent encore sur les tablettes de la Société québécoise de cannabis (SQDC) et ailleurs au Canada. Il n’a pas été possible de joindre M. Delorme. Ce dernier a été directeur du SPVM de 2005 à 2010.

– Avec la collaboration de Philippe Langlois