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L'article provient de Le Journal de Québec
Monde

Ukraine: les craintes des proches tournent au cauchemar

Des Ukrainiens vivant au Québec impuissants devant le drame

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Photo portrait de Catherine Bouchard

Catherine Bouchard

2022-02-24T20:59:32Z
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Les pires craintes de la communauté ukrainienne au Québec sont malheureusement devenues une réalité, alors que la sécurité de leurs proches qui habitent encore en Ukraine est grandement menacée, depuis l’invasion de grande ampleur de la Russie.

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Anna Spirina se console du mieux qu’elle peut, soulignant la grande solidarité des Québécois et l’unification des Ukrainiens, devant l’invasion russe.
Anna Spirina se console du mieux qu’elle peut, soulignant la grande solidarité des Québécois et l’unification des Ukrainiens, devant l’invasion russe. Photo Stevens LeBlanc

Invasion qui a pris la communauté par surprise, mercredi soir, alors que quelques heures plus tôt, elle s’attendait à une opération ciblée plus à l’est du pays.

«On n’a pas dormi de la nuit», laisse tomber Anna Spirina, qui a immigré au Québec il y a 12 ans. Elle habite à Lévis avec son mari et ses trois enfants, mais tout le reste de sa famille habite l’Ukraine.

«Ils ne sont pas en sécurité», s’inquiète Mme Spirina.

«Aujourd’hui, j’ai été en contact avec ma mère. Elle s’est fait réveiller [très tôt le matin] par des explosions. Elle ne comprenait pas d’où ça venait. Ça été en continu pendant une heure. Elle a paniqué», enchaîne-t-elle.

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Ses proches font face à des tablettes dégarnies dans les supermarchés et les files d’attente sont interminables dans les guichets automatiques.

«Pour le moment, ils gardent leur calme, mais tout est très inquiétant», rapporte-t-elle.

Des missiles au-dessus de la tête

Dariy Khrystyuk a immigré au Québec il y a 12 ans et vit également à Lévis. Plusieurs membres qui vivent encore en Ukraine ont été pris de court par l’assaut des forces russes.

«Au moment où les bombardements ont commencé, ça nous a pris vraiment beaucoup par surprise, explique-t-il. D’ailleurs on en a réveillé plusieurs, parce qu’ils n’étaient pas au courant de ce qui se passait», explique-t-il.

Il rapporte que son cousin – qui habite le centre de l’Ukraine – croyait que ce serait uniquement l’est du pays qui serait touché, lors d’une conversation mercredi.

«Un dodo plus tard, il s’est réveillé avec des missiles au-dessus de sa tête», laisse tomber M. Khrystyuk

Lui et sa famille tentent du mieux qu’ils peuvent d’aider leurs proches. Alors que le premier ministre du Québec, François Legault, a indiqué qu’il fera sa part pour accueillir des réfugiés, M. Khrystyuk a évoqué la possibilité de leur obtenir des statuts de réfugiés.

«Mais ils ne veulent pas quitter pour le moment», souligne-t-il.

Bouleversée

Nataliia Roman était «bouleversée» lorsque Le Journal l’a jointe à son domicile de Montréal, jeudi avant-midi. 

L’intensité de l’assaut des forces russes sur le territoire ukrainien a pris la population par surprise, indique-t-elle.

Rivée à son téléviseur, cette Ukrainienne arrivée au Québec il y a une douzaine d’années était en contact constant avec ses parents, qui habitent Tchernobyl, où l’armée russe a pris le contrôle de la centrale nucléaire. 

«On essaie par tous les moyens de les sortir de là. On est en train de voir s’ils peuvent prendre un train pour se rendre en Pologne, où nous avons aussi de la famille», raconte-t-elle.

Mme Roman était justement en train de faire des démarches pour faire venir ses parents à Montréal au cours des prochains jours, puisqu’ils détiennent un visa de visiteurs.

«Mais on ne s’attendait pas à ça, pas si vite», laisse-t-elle tomber.

Les sirènes ont retenti très tôt dans sa ville natale mercredi matin. Sa mère, qui s’occupe d’une école pour les enfants malentendants où ils sont pensionnaires, a dû aider les enfants à se réfugier au sous-sol du bâtiments, termine Mme Roman.

Avec la collaboration de Daphnée Dions-Viens

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