Les Cowboys sans pitié pour Brady et les Bucs


Stéphane Cadorette
Impossible de dire si c’était le dernier match en carrière de Tom Brady. Le quart-arrière et ses Buccaneers ont tellement été dominés par les Cowboys au sommet de leur art qu’il est quasiment impensable d’imaginer qu’il accrochera ses épaulettes après une dégelée pareille.
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Les Cowboys l’ont emporté par 31-14 et ce n’est pas peu dire, mais l’écart de 17 points, déjà assez important, n’indique pas à quel point les Bucs n’ont pas été dans le coup.
Bon, peut-être lors du premier quart, mais l’illusion a vite été fracassée en un moment qui a tout fait basculer.
Tirant de l’arrière 6-0, les Buccaneers ont progressé profondément en zone des Cowboys. Brady a alors pris une décision horrible et sa passe a été interceptée par Jayron Kearse dans la zone des buts.
C’était la première fois que Brady était victime d’une interception dans la zone payante depuis qu’il porte l’uniforme des Buccaneers. Profitant de ce cadeau, les Cowboys sont ensuite allés inscrire un touché. Tout un changement de momentum!

Ils ont répété à leurs deux séquences suivantes. La défense des Bucs s’est littéralement fait piétiner, en accordant des touchés sur trois poussées consécutives d’au moins 80 verges.
Dak Prescott a vraiment bien paru avec 25 passes complétées en 33 tentatives, pour 305 verges et quatre passes de touchés, sans la moindre interception. Il a ajouté un touché au sol. Une sacrée performance qui a fait encore plus mal paraître son légendaire vis-à-vis.
Brady en arrache
Ceux qui regarderont le sommaire noteront que Brady a accumulé 351 verges et deux passes de touchés. Les chiffres sont toutefois trompeurs dans ce cas.
L’attaque aérienne n’a pas levé avant la fin de la rencontre, quand les Bucs ont inscrit un touché à la toute fin du troisième quart ainsi qu’en fin de rencontre. Des touchés sans intérêt quand la défense accepte de concéder les courts gains.
Sinon, ce match de Brady n’était pas sans rappeler la fin d’un autre grand, Dan Marino. Le 16 janvier 2000, le mythique quart des Dolphins avait été humilié par les Jaguars au compte de 62-7 dans ce qui est devenu le triste dernier match de sa carrière.
Les comparaisons s’arrêtent là parce que rien ne garantit que ce soit la fin pour Brady, mais chaque passe semblait pénible. Chaque centimètre de terrain était gagné à l’arraché. La communication entre Brady et ses receveurs est déficiente comme jamais.
Brady se dira sans doute qu’il ne peut finir sa carrière de cette façon. Tout le match, sa ligne offensive a été outrageusement dominée, malgré le retour du centre Ryan Jensen. Ses receveurs sont incapables de créer de la séparation. Chaque passe vers Mike Evans est contestée. La blessure de Chris Godwin en fin de saison dernière lui a fait perdre son explosivité. L’expérience Julio Jones est un retentissant échec. Quand l’attaque montre un ratio de 66 passes et 12 courses, c’est que le jeu au sol, à l’image du reste de la saison, n’apporte rien. Les 66 passes tentées étaient d’ailleurs un record pour Brady en séries... tout comme ses 31 passes incomplètes. Comme quoi la formule était déficiente.
Le résultat est que pour la troisième fois seulement de sa longue carrière, Brady s’est incliné au premier tour des séries.
Quel avenir?
Il ne faut surtout pas conclure pour autant que Brady doit diriger le blâme partout autour de lui sans se pointer du doigt. Sa précision chirurgicale n’a pas été souvent au rendez-vous cette saison. Quant aux passes dans le trafic, peut-être que son bras a finalement été frappé par le mur du temps.
Brady n’est cependant pas fini et même s’il a montré cette année ses premiers signes clairs de déclin, il voudra probablement tenter sa chance une nouvelle fois. Il n’a certainement pas accepté que son mariage tombe en ruines pour revenir une seule saison. À ce stade de sa carrière, il peut encore performer, mais il faudra cependant un alignement parfait autour de lui. Pas certain qu’il ait envie de revenir avec les Buccaneers et ça tombe bien, il devient joueur autonome.
Imaginez les rumeurs à venir lors des prochains mois... Les 49ers ont-ils vraiment quelque chose à gagner à aller le chercher? La destination la plus logique semble être Las Vegas. Pour l’instant, ce n’est que pure spéculation.
Brady a terminé sa conférence de presse d’après-match la voix brisée par l’émotion. Il a pris soin de remercier l’organisation des Buccaneers et même les journalistes pour leur couverture. Le fait que cette fois soit véritablement la fin est loin d’être impossible. On le croira quand on le verra...
Toute une division!
Sinon, ce qui ressort de ce duel entre Cowboys et Buccaneers, c’est que l’on s’est trop fié à la fin de saison pour évaluer les deux équipes. Durant la majorité de la campagne, les Cowboys ont été solides, mais ont mal paru vers la fin. Les Bucs, à l’inverse, en ont bavé toute l’année avant de survivre par quelques miracles de Brady en fin d’année. Les apparences ont été trompeuses en fin de parcours.
Les Bucs ne méritaient pas de faire partie de la grande danse avec un championnat de division gagné par défaut.
Ce sera la première fois depuis 1997 qu’une division envoie trois équipes (Eagles, Cowboys et Giants) au deuxième tour. Et il faut noter qu’à cette époque, les divisions comportaient cinq équipes. La NFC Est, après des années de misère, retrouve ses lettres de noblesse.
Les Cowboys ont mis fin à une séquence de huit défaites sur la route en séries. Cette séquence noire avait été amorcée à San Francisco, en janvier 1995. C’est justement là que les Cowboys retourneront dimanche pour poursuivre leur parcours en ravivant une vieille rivalité des années 1990. Le hasard fait bien les choses.
LES ÉTOILES DU MATCH
Dak Prescott

Le quart-arrière des Cowboys est devenu le quatrième dans l’ère du Super Bowl à revendiquer quatre passes de touchés et un touché au sol dans un match de séries, les autres étant Peyton Manning, Aaron Rodgers et Matt Ryan.
Micah Parsons

Le secondeur a été fou furieux en appliquant la pression à neuf reprises. Il a récolté un sac, deux plaqués pour des pertes et rabattu deux passes. Clairement l’un de ses bons matchs en carrière. Il a été constamment dérangeant.
Dalton Schultz

Avec sept réceptions pour 95 verges et deux touchés, l’ailier rapproché a été le receveur le plus prolifique pour Dak Prescott. Il s’agit de sa plus grosse récolte de verges cette saison.