Les Québécois qui décideraient de se rassembler à Noël pourraient le payer cher

Gabrielle Morin-Lefebvre et Guillaume Cyr
Si les Québécois décidaient de tricher et de faire des rassemblements à Noël malgré l'interdiction, ils risqueraient de s'en mordre les doigts en janvier, prévient une experte.
«Chacun gère les risques comme ils le veulent et si les gens sont prêts à se retrouver au salon funéraire quatre semaines après, qu’ils se réunissent; mais c’est un gros risque à prendre», lance sans détour Roxane Borgès Da Silva, professeure agrégée à l’École de santé publique de l’Université de Montréal.
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D'après la scientifique, les conséquences pourraient devenir graves pour ceux qui ne respectent pas les nouvelles consignes émises jeud par le gouvernement de François Legault, alors que le nombre de cas de COVID-19 atteint de nouveaux sommets.
Le système de santé pourrait devenir saturé au point où il devrait diriger ses ressources en fonction de l'espérance de vie de certains patients, si les éclosions augmentent après les Fêtes.
«Il y a une inquiétude qui subsiste pour les personnes qui ne respecteront pas les consignes et au niveau du fait qu’en janvier c’est la période la plus achalandée dans les hôpitaux avec les autres virus comme la grippe et la gastro; il ne faudrait pas que la COVID rajoute à ça», explique la spécialiste.
Consciente des effets de la solitude sur la santé mentale, Mme Da Silva invite quand même les personnes seules à ne pas le rester durant le temps des Fêtes, et à leurs familles d'user de créativité en se réunissant virtuellement.
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Mme Borgès Da Silva avance aussi qu’il aurait été judicieux de mettre le Québec économiquement sur pause pendant deux semaines durant le temps des Fêtes, comme en mars 2020 alors que tous les commerces non essentiels étaient fermés, pour ralentir la propagation du virus en janvier prochain et donner une pause aux travailleurs.
«Ça permettrait de revenir en janvier avec moins de cas et moins d’éclosions», dit-elle.
Même avant l'interdiction des rassemblements à Noël, le professeur de l’École de santé publique de l’Université de Montréal Benoit Mâsse recommandait pour sa part aux Québécois de passer les Fêtes dans leur bulle familiale. Dans une entrevue accordée à InfoBref mercredi, il disait qu'il ne croyait pas qu'il était possible d'inverser la tendance avant les Fêtes.