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L'article provient de TVA Nouvelles

Les conditions de Philippe Couillard reviendront hanter le tout nouveau projet de pipeline

Photo d'archives, Agence QMI
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Photo portrait de Antoine Robitaille

Antoine Robitaille

2025-05-22T04:00:00Z
2025-05-22T04:05:00Z
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Au fond, sur les oléoducs, c’est peut-être Philippe Couillard qui avait raison.

Précisons: pas celui des débuts de son mandat, en 2014.

Gratitude pétrolière

Quelques mois après avoir pris le pouvoir, il commettait un faux pas en livrant ce qui était sans doute le fond de sa pensée: par gratitude pour la «péréquation», système de répartition d’une «richesse canadienne» provenant «en grande partie de l’ouest du pays», les Québécois n’avaient d’autre choix que de laisser passer, sur leur territoire, le tuyau d’Énergie Est de TransCanada (TC). Nous, Québécois, sommes Canadiens, avait-il insisté. Par conséquent, «il faut qu’on participe à l’économie canadienne».

Ce 25 septembre 2014, le PM québécois le plus inconditionnellement canadien de l’histoire acceptait, sans aucune réserve, le projet d’oléoduc. La déclaration avait plutôt mal passé.

Onze ans plus tard, elle apparaîtrait peut-être normale, remarquez. Face à Trump, le nouveau premier ministre libéral à Ottawa répète que nous ne devons former qu’une seule économie canadienne, «pas 13».

Mardi, François Legault soutenait aussi que «suite aux menaces de M. Trump [...] il faut être ouvert à un pipeline ou à un gazoduc». Heureusement, il ajoutait «si et seulement s’il y a des retombées pour le Québec».

Sept principes

Cela ressemble au deuxième Couillard. Quelques mois après sa déclaration inconditionnelle dégoulinante de gratitude canadienne, il avait rectifié sa position.

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Après discussion avec l’Ontario, il avait défini sept conditions pour accepter Énergie Est (EE).

  1. Les communautés locales devaient être consultées afin d’assurer «l’acceptabilité sociale».
  2. Une évaluation environnementale devait se pencher sur l’ensemble de la portion québécoise et devait comporter «une évaluation des émissions de gaz à effet de serre».
  3. EE devait respecter «les plus hauts standards techniques pour assurer la sécurité des citoyens et la protection de l’environnement». Une unité de vigilance permanente serait créée.
  4. EE devait satisfaire à la loi relative aux Premières Nations, à leur participation et à leur consultation.
  5. EE devait démontrer que «des retombées économiques et fiscales» étaient générées pour tout le Québec, «notamment en matière de création d’emplois dans les régions où il sera installé».
  6. TC devait garantir «un plan d’intervention et de mesures d’urgence selon les standards les plus élevés et assumer son entière responsabilité sur les plans économique et environnemental en cas de fuite ou de déversement terrestre et maritime». Exigés aussi: «[...] un fonds d’indemnisation et une garantie financière prouvant la capacité de TC à agir en cas d’accident».
  7. Avant que tout projet d’oléoduc ne soit approuvé, les approvisionnements en gaz naturel pour le Québec devaient être sécurisés.
Majorité faible

Advenant l’improbable renaissance du projet, Québec pourrait-il vraiment ignorer ces conditions? Les candidats à la direction du PLQ, lors de leurs récents débats, rappelaient par leurs propos le premier Couillard, celui plein de gratitude pétrolière.

Enfin, la majorité d’appuis révélée par le sondage, 55%, semble bien faible dans les circonstances. Et serait susceptible de fondre rapidement, à mesure qu’un éventuel projet préciserait son tracé et son peu de retombées.

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