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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Les cols bleus de Châteauguay sommés de cesser leurs moyens de pression qui paralysent le déneigement

Photo courtoisie ville de Châteauguay
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Photo portrait de Jean-Louis Fortin

Jean-Louis Fortin

2023-02-12T21:32:57Z
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Le Tribunal administratif du travail ordonne aux cols bleus de Châteauguay de mettre fin à leurs moyens de pression, lesquels ont fortement nui au déneigement des trottoirs et des rues depuis deux semaines. 

• À lire aussi: Un conflit de travail paralyse les opérations de déneigement à Châteauguay

Les travailleurs syndiqués de cette ville de la Montérégie auraient systématiquement refusé depuis le 31 janvier d’effectuer de nuit des heures supplémentaires pour enlever la neige.

Le Journal avait constaté la situation sur le terrain au début de la semaine dernière. Plusieurs trottoirs semblaient alors laissés à l’abandon au grand désespoir des citoyens, notamment à proximité d’une école. La Ville a porté plainte au tribunal.

Photo Olivier Faucher
Photo Olivier Faucher

«La population subit à l’évidence un préjudice de la situation en ce qu’elle ne reçoit pas le service usuel auquel elle a droit. Tous s’entendent là-dessus puisque de nombreuses opérations de nuit qui auraient normalement eu cours ont été annulées et les citoyens se plaignent de la situation», écrit la juge administrative Anick Chainey dans une décision rendue le 10 février et dont le Journal a obtenu une copie. 

Déjà, le 4 février dernier, le Tribunal avait rendu une ordonnance provisoire pour ordonner d’urgence aux cols bleus de collaborer pour que le déneigement et l’épandage du sel se fassent de façon normale.

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Les tensions ont monté à la fin janvier lorsque la Ville a mandaté des camionneurs privés pour transporter une partie de la neige. Jusque-là, les syndiqués s’occupaient de l’ensemble des opérations de déneigement pour les 262 kilomètres de rues et les 66 kilomètres de trottoirs.

Devant la juge administrative, le président du syndicat Stéphane Duguay junior et son vice-président Stéphane Bourré ont expliqué que cela nuisait à la motivation de leurs membres et qu’ils avaient proposé des alternatives autres que le recours aux camionneurs privés.

Or, à partir de la décision de la Ville de faire affaire avec le privé, il y a eu plusieurs nuits où aucun col bleu n’a accepté de faire du temps supplémentaire.

«II se dégage un agir collectif de contrecarrer les plans de l’Employeur d’utiliser les services de camionneurs privés», estime la juge administrative dans sa décision de 16 pages.

Le Tribunal écorche également la Ville, qui aurait sa part de responsabilité dans le bris de service car elle a annulé les opérations lors de deux nuits où il y avait assez de cols bleus volontaires pour former une équipe pour souffler la neige.

De son côté, la Ville a avancé que les cols bleus s’étaient livrés à des actes de vandalisme, à des bris d’équipement et à de l’intimidation, mais le tribunal n’a pu se prononcer sur ces allégations, car il n’a pas eu la preuve que ce sont les travailleurs qui auraient commis ces gestes.

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