Chute d’une télécabine au Mont-Sainte-Anne: «C’est rendu un problème de sécurité publique»
Des intervenants estiment que le gouvernement doit prendre les choses en main

Jérémy Bernier
La chute d’une télécabine au Mont-Sainte-Anne, samedi, est la goutte de trop pour de nombreux intervenants qui estiment qu’il est temps d’exproprier l’entreprise qui exploite la montagne depuis près de 30 ans.
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«Ce n’est plus qu’une question de manque d’investissement, c’est rendu un problème de sécurité publique et de réputation pour la région et le Québec», déplore Mario Bédard, homme d’affaires et coprésident de la coalition Avenir Mont-Sainte-Anne.
Samedi matin, une télécabine s’est décrochée de son câble pour s’écraser au sol, tout juste avant l’ouverture du site.

L’événement qui n’a heureusement fait aucun blessé n’est pas sans rappeler l’arrêt brusque de ces mêmes télécabines, trois ans plus tôt, qui avait envoyé 21 personnes à l’hôpital.
Pour plusieurs, ce énième événement qui aurait pu être beaucoup plus grave est la preuve que Resorts of the Canadian Rockies (RCR), qui exploite la montagne, néglige l’entretien de ses équipements.
«Quand je regarde ça, je me dis que les carottes sont cuites pour RCR. C’est de la pure négligence!», lance sèchement Yvon Charest, président des Amis du Mont-Sainte-Anne.
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Solution drastique
Les deux hommes s’entendent pour dire que le gouvernement doit désormais mettre les bouchées doubles pour prendre la situation en main avant qu’il ne soit trop tard.
«L’heure n’est plus à négocier pour réinvestir dans la montagne, il faut les pousser à vendre à un gestionnaire plus compétent ou carrément les exproprier», affirme M. Charest.
Rappelons que le gouvernement du Québec est propriétaire du Mont-Sainte-Anne, mais que RCR a signé un bail en 1994 pour exploiter l’endroit jusqu’en 2093.

En septembre dernier, le Groupe Le Massif a d’ailleurs déposé une offre d’achat pour acquérir la station de ski. Mais l’organisation a indiqué qu’elle n’était pas à vendre.
«Est-ce qu’on attend qu’il y ait des décès ? Je pense qu’avec cet accident-là, le gouvernement a plus d’arguments pour forcer les propriétaires à agir, quitte à fermer l’accès à la montagne pour une certaine période de temps», affirme M. Bédard.
Une image bafouée
Ex-Athlète
De son côté, l’ancien champion du monde de ski de fond Alex Harvey estime que l’événement de samedi aura de grosses répercussions sur l’achalandage et l’économie du secteur.
«C’est complètement inacceptable, on parle de la sécurité d’humains qui est en jeu. On voit ce genre de situation uniquement dans des républiques de bananes!», lance celui qui est aussi coprésident de la coalition Avenir Mont-Sainte-Anne.
«Ce sont des images qui vont se promener partout dans l’univers du ski, c’est honteux. Plusieurs parents vont y penser à deux fois avant d’envoyer leurs enfants sur la montagne», se désole M. Harvey.
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