Marche pour le climat: un ministre de la CAQ se fait expulser d’une manif

La campagne électorale s’est invitée à la grande manifestation pour le climat à Montréal vendredi, où les candidats de Québec solidaire ont été accueillis en héros alors que ceux de la Coalition Avenir Québec ont été chassés avant même le départ.

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« Engagez-vous ou décâlissez ! » ont lancé des manifestants au ministre de l’Environnement, Benoit Charette, qui prenait part à la manifestation avec ses collègues caquistes Chantal Rouleau et Pierre Fitzgibbon.

Hués par la foule, les candidats de la CAQ se sont résignés à quitter les lieux pour des raisons de sécurité, escortés par les policiers.

En mêlée de presse, M. Charette avait expliqué qu’il tenait à montrer « toute l’attention » que le gouvernement au pouvoir porte à l’environnement. 

« On se rejoint sur plusieurs objectifs, notamment la carboneutralité d’ici 2050 », a-t-il dit aux jeunes, en vain.

L’orange domine

À l’opposé, impossible de manquer l’immense convoi orange, aux couleurs de Québec solidaire. 

« L’environnement au pouvoir », ou « Avec Québec solidaire, changez d’air », scandaient les manifestants, ne laissant aucun doute sur leur choix pour le 3 octobre.

Les co-porte-parole du parti ont été accueillis avec enthousiasme par les manifestants. 

« Je pense que c’est normal que les jeunes qui s’inquiètent pour l’avenir ne soient pas très contents de les voir dans leur manifestation », a souligné Gabriel Nadeau-Dubois. 

Les candidats du Parti Québécois ont relevé quelques accros, mais rien pour les empêcher de prendre part à la manifestation. 

« On s’est fait huer, mais on ne sait pas par qui ni pourquoi », a rapporté Pierre-Luc Brillant, candidat du PQ dans Rosemont. Selon lui, le programme du parti indépendantiste n’a rien à envier aux autres en matière d’environnement.

La cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, s’est faite très discrète, à peine visible parmi ses gardes du corps. Son équipe n’a relevé aucun enjeu de sécurité.

Unis pour le climat

Environ 15 000 personnes ont participé à la manifestation, selon les organisateurs, bien loin de la grande marche pour le climat de 2019, qui avait réuni environ 500 000 personnes. 

D’autres manifestations étaient prévues dans les villes de Québec, Sherbrooke, Gatineau, Rimouski, Trois-Rivières et d’autres villes du Québec dans le cadre du mouvement Fridays for Future, lancé par la militante environnementaliste Greta Thunberg.

– Avec la collaboration de Gabriel Côté, Agence QMI, et de Marc-André Gagnon et Patrick Bellerose, Bureau parlementaire.

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Manifester en famille

Isabelle Sauvé et Pascal Chevalier n’en sont pas à leur première manifestation pour le climat en famille. « Les enfants nous tirent, on n’a pas le choix de s’impliquer », souligne Mme Sauvé.

Ils sont venus avec leur fils Ludovic, 14 ans, et ses collègues du Collège Montmorency, où enseigne Isabelle. Les deux plus vieux, Laurie-Jeanne et Emmanuel, ont insisté pour venir manifester, mais sont un peu plus loin, avec leur délégation.

La famille prend la récupération au sérieux. « On conserve toujours la même pancarte, mais on ajoute des choses. Cette fois-ci, on a mis des plantes ! », dit-elle.

Jamais trop tôt pour s’impliquer

De nombreux jeunes regrettent de ne pas pouvoir voter le 3 octobre. C’est le cas de Camilo Guerrero Pena, 17 ans.

« C’est important de représenter ce qu’on est capable de faire comme peuple », explique le jeune militant de Québec solidaire.

« Le gouvernement n’en fait pas assez. Ce n’est pas en 2050 qu’il faut que ça change, c’est maintenant, sinon il sera trop tard », croit pour sa part Florence, étudiante au cégep.