Les Canadiens et les Québécois l’ont échappé belle...


Josée Legault
Après avoir vu la première visite réussie de Mark Carney à la Maison-Blanche, bien des Canadiens et des Québécois ont dû pousser un soupir bien mérité de soulagement.
Après tout, comme je l’écrivais hier, s’ils ont donné au PLC un quatrième mandat d’affilée, cette fois-ci sous Mark Carney, c’est parce qu’ils l’ont jugé capable de faire face aux menaces de guerre commerciale de Donald Trump.
La suite s’annonce toutefois nettement plus corsée. Notamment, on l’aura peut-être oublié, devoir gouverner ce pays avec ou sans l’ombre de Trump.
Il n’en reste pas moins que pour le moment, le Canada l’a échappé belle. L’alternative ayant été, rappelons-le, le chef conservateur Pierre Poilievre.
L’alternative...
En voyant Mark Carney gérer sa rencontre avec le président américain avec doigté, difficile d’imaginer la même situation avec Pierre Poilievre. Le doigté n’ayant jamais été la marque de commerce du chef conservateur.
S’il avait remporté les élections, on aurait plutôt vu au Bureau ovale la rencontre d’un président américain narcissique avec un premier ministre abrasif, connu aussi pour sa répétition mécanique de slogans comme mode principal de communication politique.
Imaginons le cirque trumpien se faire dire qu’avec Pierre Poilievre, le Canada est «brisé» par la «décennie perdue» des libéraux, mais qu’avec lui, les Canadiens pourront vivre «dans une belle maison, sur une belle rue, dans une belle communauté protégée par des soldats canadiens sous le fier drapeau canadien». Ouf...
Verbiage décousu
Au lieu de laisser aller le président à son verbiage décousu tout en le corrigeant lorsque nécessaire comme Mark Carney l’a fait, qui sait sur quelle note discordante se serait terminé le spectacle de deux caractères aussi bouillants que Pierre Poilievre et Donald Trump...
Comme quoi l’électorat, loin d’être décervelé ou aveuglé par la peur, a finalement su choisir l’option la plus réfléchie pour faire face à une crise politique et économique d’une nature aussi folle que sans précédent.