Les Canadiennes retrouveront les Américaines en finale du Mondial de hockey

Mylène Richard
UTICA, New York | Pour la 22e fois en 23 Championnats du monde de hockey féminin, le Canada et les États-Unis ont rendez-vous en finale, dimanche en fin d’après-midi.
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Les joueuses à la feuille d’érable, qui se sont qualifiées grâce à une victoire de 4 à 0 sur la Tchéquie, ont été couronnées à 12 reprises, contre 10 pour leurs voisines du sud. Ces dernières l’ont toutefois emporté l’an dernier en sol ontarien, une défaite de 6 à 3 encore fraîche dans les mémoires.
«On ne pense pas à se venger. Je me rappelle plutôt le sentiment que j’avais quand j’étais sur la ligne bleue et que c’est l’autre hymne national qui jouait. Je ne souhaite pas revivre ça», a soutenu Ann-Renée Desbiens, qui a signé un deuxième jeu blanc face aux Tchèques à cette compétition, grâce à neuf arrêts en demi-finale.
«Ce sont probablement les matchs les plus difficiles à jouer. Chaque arrêt est important parce que tu ne veux pas donner le momentum à l’autre équipe, surtout en début de match. Ces équipes-là veulent compter un but pour après se contenter de défendre», a ajouté celle ayant le meilleur siège dans l’Adirondack Bank Center d’Utica.
La Québécoise est demeurée concentrée, même quand on lui a fait perdre sa grosse mitaine.
Une gardienne généreuse
La bande à Marie-Philip Poulin a profité de la générosité de la gardienne Klara Peslarova. Elle n’a pas connu un tournoi à la hauteur des attentes et a laissé passer notamment deux rondelles entre ses jambières, deux jeux qu’elle aimerait certainement revoir. Elle a tout de même fini la rencontre avec 43 arrêts.
«Notre performance n’a pas été mauvaise du tout. Nous avons prouvé à tous que nous pouvons jouer avec elles», a analysé Peslarova.
Disons que le pays européen a besoin d’une excellente performance de sa femme masquée s’il aspire à battre le Canada. La robustesse et la bonne volonté ne sont pas suffisantes.
«C’est vraiment difficile. Chaque fois qu’on a la rondelle, il y a immédiatement une Canadienne sur nous», a constaté Natalie Mlynkova, meilleure pointeuse du tour préliminaire.
«Nous avons bien joué pendant 60 minutes contre l’une des meilleures équipes au monde. Nous avons été dans le coup tout le long du match et nous avons compétitionné. Nous n’avons jamais arrêté de travailler, nous avons eu du cran», a mentionné avec positivisme l’entraîneuse-chef de la Tchéquie, Carla MacLeod, aussi à la tête de l’équipe d’Ottawa, dans la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF).
Stacey, la passeuse
Laura Stacey a été la bougie d’allumage pour l’unifolié, mettant la table pour les deux premiers buts.
La Montréalaise d’adoption a d’abord remis, en entrant dans la zone ennemie à la suite d’une relance rapide de la défense, la rondelle à Blayre Turnbull, laissée seule dans l’enclave. La capitaine du club de Toronto, dans la LPHF, n’en demandait pas tant.
Laura Stacey🤝Blayre Turnbull! Canada is on the board!🇨🇦#CANCZE#WomensWorlds@HockeyCanada pic.twitter.com/EmdtdKaSwF
— IIHF (@IIHFHockey) April 13, 2024
Après avoir été incapables de profiter d’un avantage numérique – trop de passes tentées à travers la boîte défensive tchèque – les Canadiennes n’ont pas lâché le morceau. Stacey a repéré la défenseure Jocelyne Larocque qui, fonçant avec une rivale sur le dos, a redirigé le disque entre les jambières de Peslarova.
«Nos entraîneurs nous enseignent que les cinq joueuses sur la glace sont interchangeables, a expliqué Larocque. Il y a une structure, mais on laisse beaucoup de place à la créativité. Je ne pense pas que tu puisses jouer à ce niveau en étant une défenseure défensive uniquement.»
Un peu de chance
Dès le début de la période médiane, Emily Clark a joué un peu de chance après avoir soutiré la rondelle à une adversaire. Son lancer du revers un peu désespéré a dévié sur la hanche de la gardienne tchèque avant de pénétrer dans le filet.
Puis, Sarah Fillier a complété la marque. Bien postée devant la cage, elle a fait dévier le disque provenant de la palette de l’arrière Renata Fast.
Sarah Fillier slips the puck past the goalie to strengthen Canada's lead! #CANCZE #WomensWorlds@HockeyCanada pic.twitter.com/AV4QCFcWLp
— IIHF (@IIHFHockey) April 14, 2024
Les trois meilleures
À la fin de la rencontre, Desbiens, Fast et la centre Kristin O’Neill ont été nommées les joueuses par excellence du Canada.
«Je ne crois pas que bien des gens comprennent qu’O’Neill joue avec deux jeunes [Danielle Serdachny et Julia Gosling] et qu’elle réussit à performer ainsi, a fait remarquer l’entraîneur-chef Troy Ryan. Elle est le pilier de ce trio et elle arrive à s’exprimer offensivement, parce qu’elle est si responsable. Elle le mérite amplement.»
▶ Les Tchèques tenteront de remporter une troisième médaille de bronze de suite, alors que les Finlandaises en ont déjà 13 accrochées dans le salon.