Les Blue Jays comme remède à ce qui va mal dans le monde


Stéphane Cadorette
Plusieurs considèrent que le fait que les Blue Jays sont à un pas d’un championnat va accroître l’intérêt des jeunes au pays pour jouer au baseball. Michel Laplante voit plus loin en affirmant que l’unité démontrée par l’équipe devrait servir de modèle pour contrer tout ce qui divise dans la société d’aujourd’hui.
Laplante a longtemps été l’un des grands cerveaux derrière les opérations des Capitales de Québec et il ne s’est évidemment pas désintéressé du baseball depuis qu’il a quitté la présidence de l’équipe.
Comme tout le pays, il se range derrière les Blue Jays. Le grand rêveur qu’il a toujours été estime que les exploits des représentants de Toronto devraient inspirer bien au-delà des terrains de baseball.
«L’unité est exceptionnelle dans cette équipe et il y a un message à saisir là-dedans. Dans la gestion en ce moment, on est beaucoup dans l’intelligence artificielle et la stratégie d’entreprise.
«C’est la même façon de gérer dans le sport et finalement, une équipe comme les Blue Jays fait réaliser que l’unité d’équipe demeure ce qu’il y a de plus important dans un monde où il y a de la dissension partout. On réalise qu’en se tenant tout le monde ensemble, on peut arriver à quelque chose de grand», a philosophé Laplante.

Une agréable surprise
Avant la Série mondiale, peu d’analystes et observateurs donnaient cher de la peau des Blue Jays face à la richissime et puissante machine des Dodgers. Rien n’est encore gagné malgré l’avance étonnante de 3-2 pour Toronto, mais Laplante se réjouit de voir que les qualités humaines reprennent leurs droits.
«On est bombardé de toutes sortes de chiffres et on tente de mécaniser le sport pour mieux le prévoir. Ce qui se passe en ce moment défie tous les pronostics de l’intelligence artificielle qui favorisaient les Dodgers en 5. Le côté humain va toujours prendre le dessus. C’est ce que tu fais avec l’humain qui va transformer le prévisible en imprévisible. Moi, c’est ce qui me fascine», a-t-il affirmé.
Des modèles positifs

Au sein des Capitales, Laplante a longtemps prôné l’esprit de famille et le positivisme. Il se réjouit de constater que les exploits des Blue Jays semblent basés sur les mêmes fondations.
«On ne se rappelle pas à quel point c’était négatif il n’y a pas si longtemps de parler de baseball parce que ce qui retenait l’attention, c’était les stéroïdes et les gros salaires des joueurs. Les porte-étandard du baseball étaient les Barry Bonds, Albert Bell et Roger Clemens. Ils n’étaient pas de bonnes personnes.
«Au lieu de parler d’argent, de stéroïdes ou d’athlètes fendants, on parle de beaux succès sportifs et de l’histoire derrière les succès des Jays», a-t-il constaté.
En guise d’exemple, Laplante cite la bonne humeur contagieuse de Vladimir Guerrero fils, qui est l’un parmi d’autres à énergiser les troupes.
«C’est exactement ce que devrait refléter l’image du sport. Le gars joue au baseball plutôt que de travailler au baseball. Ce que ça dégage, c’est qu’il faut que tu fasses fi de toutes les données et il faut que tu te laisses aller.
«Autant ça va mal politiquement dans le monde, autant il se passe quelque chose de beau dans le sport. On a besoin d’un peu de réconfort avec tout ce qui se passe.»