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L'article provient de Le Journal de Québec
Sports

Bengals et Rams au Super Bowl

Les deux équipes ont complété des remontées face aux Chiefs et aux 49ers

C’est l’euphorie dans le camp des Bengals de Cincinnati après que le botteur Evan McPherson (2) eut réussi le placement de la victoire.
C’est l’euphorie dans le camp des Bengals de Cincinnati après que le botteur Evan McPherson (2) eut réussi le placement de la victoire. Photo AFP
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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2022-01-30T23:16:56Z
2022-01-31T14:36:35Z
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Le Super Bowl LVI opposera les Bengals aux Rams, le 13 février, à Los Angeles. Les deux équipes ont obtenu leur place de manière dramatique, en comblant des déficits importants pour remporter des finales de conférence spectaculaires.

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Les Bengals ont triomphé des Chiefs par la marque de 27-24, en prolongation, pour gagner la finale de la conférence américaine. Les Rams ont ensuite eu raison des 49ers par le pointage de 20-17 en finale de la conférence nationale. 

Pour atteindre le Super Bowl, les Bengals ont dû réussir la plus grosse remontée de l’histoire dans une finale de conférence, en comblant un déficit de 18 points face aux puissants Chiefs. Les Colts de 2006 en avaient fait autant contre les Patriots. 

Plusieurs avaient laissé les Bengals pour morts. Après tout, le quart-arrière des Chiefs Patrick Mahomes affichait un reluisant dossier de 39-1 en carrière lorsque son équipe mène par au moins 14 points dans un match. Pire encore, les Chiefs deviennent la première équipe de l’histoire à échapper un match en finale de conférence à la maison après avoir détenu une avance de plus de 10 points à la demie. 

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De leur côté, les Rams accusaient un retard de 10 points au quatrième quart face aux 49ers, avant de renverser la vapeur. Ils montraient une fiche de 1-23 sous les ordres de Sean McVay à ce jour quand ils tiraient de l’arrière par au moins 10 points en deuxième demie. 

Comme quoi, dans les présentes séries éliminatoires de la NFL complètement folles, il n’y a rien d’impossible.  

Longue attente

Pour les Bengals, ce sera une troisième présence au Super Bowl et une première depuis 1988. Difficile de ne pas tomber sous le charme de leur irrésistible épopée, eux qui, il y a deux ans à peine, terminaient leur saison avec deux victoires et 14 défaites. 

Cette saison de misère leur a permis de mettre la main sur Joe Burrow grâce au premier choix au repêchage, et leur destin a profondément changé. 

Les Chiefs semblaient invincibles en première demie. La puissante attaque menée par Patrick Mahomes a inscrit un touché à chacune de ses trois premières possessions, sur des réceptions de Tyreek Hill, Travis Kelce et Mecole Hardman.  

Tirant de l’arrière 21-3, les Bengals ont retraité à la mi-temps en réduisant l’écart grâce à une passe et à une course de 41 verges, de Burrow à Samaje Perine.  

Les Chiefs se sont ensuite amenés à la porte des buts, mais avec cinq secondes à écouler, ils ont opté pour une tentative de passe plutôt que pour un placement. La gourmandise est un péché capital et les trois précieux points laissés sur le terrain sont venus les hanter à la fin. 

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La défense se lève

En deuxième demie, la défense des Bengals a pris le contrôle en utilisant souvent huit joueurs en couverture de passe. La stratégie a confondu Mahomes, qui a ensuite lancé deux interceptions. En deuxième demie et en prolongation, les Chiefs ont été limités à 83 verges. 

La jeune attaque explosive des Bengals attire toute l’attention, mais l’organisation a investi massivement sur son unité défensive avec des ajouts comme Trey Hendrickson (1,5 sac du quart), Chidobe Awuzie (huit plaqués), D. J. Reader (excellent contre la course) et Von Bell (interception fatale en prolongation) depuis deux ans. Cette approche a clairement porté ses fruits.  

En prolongation, il était facile d’imaginer la belle histoire des Bengals prendre fin. Les Chiefs, comme la semaine passée, ont même remporté le tirage au sort pour amorcer la prolongation avec le ballon. L’interception de Vonn Bell a cependant donné le ballon aux Bengals, qui n’ont pas raté leur chance.  

C’est le botteur recrue Evan McPherson qui a réussi le placement victorieux, son quatrième de la rencontre. Il est parfait depuis le début des séries avec 12 placements en 12 tentatives. 

Dans l’histoire, aucun quart-arrière n’a remporté le trophée Heisman remis au joueur par excellence dans la NCAA, le championnat national universitaire et le Super Bowl. Joe Burrow aura l’opportunité de devenir le premier à compléter le triplé... en seulement trois ans! Quelle histoire incroyable!  

Les Bengals étaient jusqu’à cette année l’équipe incapable de gagner en séries. Les voilà au Super Bowl. 

Rédemption pour Stafford

Parlant d’insuccès répétés en séries, le quart-arrière des Rams Matthew Stafford s’y connaissait en la matière depuis 12 ans à Detroit. Il avait échoué à ses trois tentatives. Un an, jour pour jour, après que les Lions l’ont échangé aux Rams, il s’en va au Super Bowl.

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Stafford a amassé 337 verges avec deux passes de touchés et une interception. Ses deux receveurs, Cooper Kupp et Odell Beckham, ont franchi la barre des 100 verges.  

Après des touchés de Deebo Samuel et de George Kittle, les 49ers s’étaient donné une avance de 17-7. Les Rams ont réduit l’écart sur le deuxième touché de match de Kupp, et ils ont créé l’égalité avec un placement de Matt Gay. 

Avec 1 minute et 46 secondes à jouer, Gay a donné les devants aux Rams. Les 49ers ont obtenu une dernière chance, mais le quart-arrière Jimmy Garoppolo, sous pression, a lancé une grenade mal avisée, qui s’est retrouvée dans les mains de Travin Howard pour l’interception fatale.  

Pour Garoppolo, il s’agissait sans doute de son dernier match dans l’uniforme des 49ers. Le jeune Trey Lance attend son tour et Garoppolo a encore une fois montré ses limites évidentes avec quelques passes errantes. Il a fini la rencontre avec 16 passes complétées en 30 tentatives, pour 232 verges, deux touchés et une interception. Les Niners ont été limités à 2,5 verges par portée et, quand leur jeu au sol est maîtrisé, Garoppolo ne tient tout simplement pas assez les défenses adverses sur les talons.  

Il n’est pas le seul coupable non plus. Kyle Shanahan, considéré comme un génie offensif, a été plutôt conservateur avec trois dégagements, alors que son équipe se trouvait à l’intérieur de la ligne de 45 des Rams. La dernière fois a été la plus discutable. Les siens s’accrochaient à une avance de 17-14 et n’avaient que deux verges à franchir avec 10 min à jouer. L’occasion était belle de mettre le match hors de portée. 

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Les Rams ont ensuite repris le ballon et une autre occasion de les achever a été ratée quand le maraudeur Jaquiski Tartt a échappé une bombe mal placée de Stafford. Un cadeau inespéré, en plein dans les mains! Les Rams ont plutôt poursuivi leur marche offensive pour aller inscrire trois points critiques.  

Les 49ers avaient remporté leurs six derniers duels face aux Rams. La guigne n’allait pas s’éterniser à tout jamais. 

Le Super Bowl LVI opposera pour la deuxième fois des quarts-arrière qui ont été choisis au premier rang au total du repêchage.  

Les étoiles du jour  

Joe Burrow

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Les statistiques du quart des Bengals ne sont pas si impressionnantes (250 verges, deux passes de touchés, une interception), mais il a réalisé les gros jeux aux bons moments, et son instinct hors pair pour fuir la pression l’a bien servi. Burrow a encore montré ses nerfs d’acier. 


Jessie Bates III

Photo AFP
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Le maraudeur des Bengals connaît d’excellentes séries. En couverture de passe, il a continué d’exceller. En prolongation, plusieurs ont salué l’interception de Vonn Bell, mais c’est Bates qui a d’abord rabattu la passe en direction de Tyreek Hill. Tout un joueur! 


B. J. Hill

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Le gros plaqueur des Bengals a pris la place de Larry Ogunjobi depuis qu’il s’est blessé il y a deux semaines. Face aux Chiefs, il a réalisé l’un des jeux clés du match en sautant pour réussir une interception. Ce revirement a ensuite permis aux Bengals de niveler la marque. 

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Aaron Donald

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Au sommaire, le plaqueur monstre des Rams ne compte aucun sac et seulement trois plaqués. Sauf que Donald a été Donald en toute fin de match en appliquant une pression insoutenable sur Jimmy Garoppolo, qui a forcé la passe interceptée par Travin Howard.


Cooper Kupp

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Le receveur des Rams a été fantastique avec 11 réceptions, pour 142 verges et deux touchés. Il a ainsi récolté au moins 100 verges dans 13 matchs cette saison, incluant les séries. Il s’agit d’un record. Kupp est dangereux dans toutes les facettes du jeu. 


Trent Williams

Photo AFP
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Dans la défaite, impossible de ne pas souligner l’effort colossal du bloqueur des Niners Trent Williams. Le roc de la ligne offensive et le meilleur à sa position à travers la ligue a bien joué malgré une blessure à la cheville qui aurait tenu à l’écart bien des joueurs. Chapeau! 

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