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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Les avocats de Bolsonaro demandent la levée de son assignation à résidence

AFP
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2025-08-07T10:40:59Z
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Les avocats de Jair Bolsonaro ont saisi mercredi la Cour suprême pour demander la levée de l'assignation à résidence de l'ancien président brésilien, qualifiant cette mesure de «censure».

L'ancien dirigeant, à la tête du Brésil entre 2019 et 2022, est confiné depuis lundi à son domicile à Brasilia pour avoir violé une interdiction judiciaire d'utiliser les réseaux sociaux, avant même l'issue de son procès pour tentative présumée de coup d'État.

Ses avocats ont affirmé qu'il «n'y a pas eu de violation des mesures de précaution» lorsque des partisans de l'ex-président ont partagé sur les réseaux sociaux des images d'un appel vidéo entre lui et son fils aîné, le sénateur Flavio Bolsonaro, qui participait à une manifestation de solidarité à son père à Rio de Janeiro dimanche.

«Si même saluer le public lui est interdit, alors il ne peut pas s'exprimer, ce qui équivaut à une censure», ont déclaré les avocats dans un document judiciaire consulté par l'AFP.

La défense a insisté sur le fait que le dirigeant d'extrême droite garde le droit d'accorder des interviews, et qu'il «n'a pas de contrôle sur les tiers qui peuvent diffuser du contenu» le concernant.

Si le magistrat Alexandre de Moraes - chargé du procès contre Bolsonaro devant la Cour suprême - ne reconsidère pas l'ordre d'assignation à résidence, les avocats demandent que la décision soit soumise à un vote en présentiel des quatre autres juges participant au procès, dont l'issue est attendue dans les prochaines semaines.

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L'ex-capitaine de l'armée, âgé de 70 ans, doit rester dans sa résidence jusqu'à cette date et encourt jusqu'à 40 ans de prison.

Il est accusé d'avoir comploté pour se maintenir au pouvoir après sa défaite à la présidentielle de 2022, remportée par Luiz Inácio Lula da Silva.

M. Bolsonaro avait été obligé à la mi-juillet de porter un bracelet électronique, de rester chez lui le soir et le week-end, avec interdiction de s'exprimer sur les réseaux sociaux, que ce soit directement ou via des tiers.

Les nouvelles mesures imposées lundi incluent des restrictions sur l'utilisation de téléphones mobiles. Mais alors qu'il ne pouvait plus recevoir que les visites de ses avocats, le juge Moraes lui a accordé mercredi une autorisation de visite de ses enfants et autres proches parents.

Les restrictions imposées à M. Bolsonaro ont été critiquées comme étant excessives par des spécialistes et la presse au Brésil, ainsi que par ses alliés politiques. Au Congrès, les parlementaires bolsonaristes ont protesté contre l'assignation à résidence de leur chef, perturbant les activités des chambres mardi et mercredi.

Les parlementaires ont occupé la Chambre des députés et le Sénat pour exiger la mise à l'ordre du jour d'une demande de destitution contre le juge Moraes et un projet d'amnistie générale qui pourrait bénéficier à M. Bolsonaro.

Inéligible jusqu'en 2030, Jair Bolsonaro a reçu le soutien du président américain Donald Trump, qui a imposé depuis mercredi des tarifs douaniers supplémentaires de 50% à une partie des importations brésiliennes, en représailles à ce qu'il qualifie de «chasse aux sorcières» contre son allié idéologique.

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