Les Autochtones lèvent leur blocus sur le chemin de fer entre la Mauricie et l’Abitibi
Ils ont paralysé le transport ferroviaire pendant six jours pour faire valoir leurs revendications territoriales


Mathieu-Robert Sauvé
Jugeant catastrophique leur relation avec le gouvernement québécois, des Autochtones de la Mauricie ont bloqué pendant six jours le transport ferroviaire entre La Tuque et Senneterre et pendant une journée, au Lac-Saint-Jean.
«Nous voulons rencontrer le premier ministre François Legault pour faire valoir les droits des Premières Nations sur leur territoire ancestral», lance au Journal Dave Petiquay, porte-parole des Gardiens du territoire.
Avec une trentaine d’Autochtones issus des nations atikamekw, innue et abénaquise, il a bloqué dès jeudi matin la voie ferrée reliant La Tuque, en Mauricie, et Senneterre, en Abitibi-Témiscamingue. Ils ont répété l’opération lundi et mardi sur le réseau Roberval–Chibougamau. Le tout s’est déroulé sans violence.

«Nous sommes au courant de la situation et nous la suivons de près», a expliqué Jonathan Abecassis, porte-parole du CN.
Il n’a pas pu préciser combien de trains ont été touchés par ce blocus, mais on sait que les trains de passagers de VIA Rail ont cessé de circuler pendant la manifestation.
«Catastrophique»
Revendiquant une «meilleure gouvernance sur leurs terres» dont ils se sentent exclus en raison des ententes entre Québec et les compagnies forestières, M. Petiquay est représenté par l’avocat Frédéric Bérard, docteur en droit constitutionnel.

«Mes clients sont déterminés à prendre tous les moyens légaux et légitimes pour faire entendre leurs voix, commente Me Bérard. Le traitement qu’on leur a réservé avec le projet de loi 97 sur la gestion de la forêt est une catastrophe, en plus de donner nos forêts aux compagnies sur un plateau d’argent.»
Conseils de bande
M. Petiquay ne parle pas au nom du conseil de bande des Atikamekws ou des Innus, mais affirme avoir le soutien de celui de Wôlinak. Il croit que les Autochtones doivent être invités aux tables de discussion gouvernementales quand il est question d’exploitation du territoire.
«Il y aura des recours déposés contre le gouvernement en temps et lieu», a ajouté Me Bérard.