Les autochtones déçus de la consultation sur la protection des caribous

Agence QMI
L’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) a déploré, lundi, que Québec cherche davantage à protéger l’économie forestière que les derniers caribous forestiers du sud de la province.
Aux yeux de l’ANPQL, la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards, qui vise à entendre des intervenants sur la façon de protéger – ou non – les caribous, ne représente qu’une façon de repousser la mise en œuvre d’une stratégie de Québec.
Au cours des consultations qui sont présentement en cours, deux scénarios sont mis de l’avant pour offrir plus ou moins de protection aux caribous, mais tous deux ont pour souci de limiter les impacts sur l’industrie de la récolte de bois. Or, la perte d’habitats en raison de l’industrie forestière est la première cause du déclin de l’espèce.
«C’est donc avec amertume qu’elles constatent de nouveau le manque de sérieux et de volonté du gouvernement du Québec à réellement protéger le caribou et son habitat. Une fois de plus, ce dernier privilégie l’exploitation des ressources naturelles aux droits des Premières Nations», a dénoncé l’APNQL.
Le second scénario mis de l’avant par Québec déplaît particulièrement aux Premières Nations vu qu’il condamnerait les hardes de Val-d’Or, de Charlevoix et de la Gaspésie, réduites à peau de chagrin et aujourd’hui protégées ou en voie d’être protégées par des enclos.
«Les consultations menées le MFFP, sont une farce! Presque tout est décidé unilatéralement par le Québec, après quoi nous sommes invités à partager nos préoccupations, et nos préoccupations ne sont jamais pleinement prises en compte. Les choses doivent changer!», s’est insurgé le Chef de la Première Nation de Kebaowek, Lance Haymond.
Les autochtones réclament que leur opinion soit prise en compte, mais aussi un changement du paradigme de base de la commission sur le caribou. «L’APNQL regrette que le mandat de la Commission soit d’évaluer les impacts économiques des mesures de protection du caribou sur l’aménagement forestier, plutôt que de tenir compte des conséquences de l’exploitation forestière sur le caribou et les droits des Premières Nations», a fait l’avoir l’organisation.