Guerre en Ukraine: les attaques dans les villes se poursuivront
Le président ukrainien met en garde le G7 alors que ses dirigeants avisent Poutine des comptes qu’il devra rendre
Laurent Lavoie
L’armée russe risque fort de répéter ses violentes attaques dans les villes ukrainiennes, alerte le président Volodymyr Zelensky, dont les alliés préviennent Vladimir Poutine qu’il devra rendre des comptes pour ses ravages.
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«Le dirigeant russe, qui est en fin de règne, a encore les moyens d’une escalade», a insisté le leader ukrainien dans son texte prévu pour sa réunion virtuelle de mardi avec les membres du G7.
Lundi, des bombardements russes d’une ampleur inégalée depuis la fin juin avaient touché Kyïv et d’autres villes d’Ukraine, faisant au moins 19 morts et 105 blessés.
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Mardi, la Russie, qui a essuyé de nombreux revers militaires récemment, a poursuivi ses tirs, de moindre ampleur, frappant notamment très loin du front les installations énergétiques de l’ouest du pays.
«[Vladimir Poutine] se doit de reprendre l’initiative, sinon, il risque d’être contesté, il commence à l’être», explique Pierre Jolicoeur, vice-recteur à la recherche au Collège militaire royal du Canada.
Dans un communiqué, le G7 a par ailleurs condamné ces «attaques aveugles contre des populations civiles innocentes» qui sont «un crime de guerre», promettant de «demander des comptes au président Vladimir Poutine».
Erreur de calcul
En entrevue avec CNN, le président américain, Joe Biden, a jugé que son homologue russe avait fait «une erreur de calcul» en croyant s’installer facilement en Ukraine.
Rappelons qu’en début d’invasion, Poutine prévoyait englober d’importantes portions du territoire et implanter un nouveau gouvernement.
«Ça a échoué lamentablement et la Russie a dû modifier ses objectifs en une campagne militaire plus classique», pointe Pierre Jolicoeur.
Par ailleurs, les soldats russes seraient actuellement épuisés, selon ce qu’a rapporté mardi à BBC le patron du service de renseignement britannique, Jeremy Fleming.
Le déploiement de prisonniers et de soldats inexpérimentés fait preuve de la «situation désespérée» de Moscou, ajoute-t-il, précisant qu’aucun signe ne laisse entrevoir l’usage imminent de l’arme nucléaire.
Nouvelle tentative
Parallèlement, devant la recrudescence des attaques, Zelensky a de nouveau appelé les membres du G7 à contribuer financièrement à une zone d’exclusion aérienne dans le ciel ukrainien.
Cette requête a été faite à maintes reprises par le président, en vain. Une telle stratégie pourrait avoir des conséquences majeures sur les alliés ukrainiens, rappelle Pierre Jolicoeur.
«Si on veut appliquer une zone d’exclusion aérienne, ça suppose un engagement militaire et les risques de dérapages qui vont avec», soutient-il.
– Avec l’AFP
Fosses communes
Le bureau du procureur général d’Ukraine a annoncé mardi avoir exhumé les corps de 78 civils dans deux villes de la région de Donetsk, dans l’est du pays, récemment reconquises par les forces ukrainiennes.
«Des sites de nombreuses sépultures ont été découverts dans les villes libérées», a-t-il indiqué, faisant état de 34 corps exhumés à Sviatoguirsk et 44 à Lyman.
Certains corps exhumés à Sviatorguirsk présentaient des marques de «mort violente», et les dépouilles calcinées de deux personnes ont été retrouvées dans une voiture.
– AFP
Meta est «terroriste»
La Russie a désigné officiellement le géant américain Meta, maison-mère de Facebook et Instagram, comme organisation «terroriste et extrémiste», ouvrant la possibilité de poursuites judiciaires renforcées contre ses utilisateurs dans le pays.
Sur la messagerie Telegram, toujours autorisée dans le pays, l’avocat réputé Pavel Tchikov a indiqué mardi que des poursuites pourraient être engagées dans plusieurs cas : si une personne mentionne publiquement Meta sans indiquer son statut d’organisation interdite, ou si elle montre le logo de la société et de ses filiales.
– AFP
Responsable kidnappé
L’Ukraine a accusé mardi la Russie d’avoir enlevé un dirigeant de la centrale nucléaire de Zaporijjia, alors que Vladimir Poutine devait échanger avec le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dans l’après-midi.
«Les Russes tentent d’obtenir des informations indispensables sur les dossiers personnels des employés de la centrale [...] afin de forcer le personnel ukrainien à travailler pour Rosatom [l’opérateur russe] dès que possible», a accusé l’opérateur nucléaire ukrainien de la centrale de Zaporijjia, Energoatom.
– AFP