Les attaquants du CH: dans la cave de la LNH pour les buts marqués
Jean-François Chaumont
Martin St-Louis a comme philosophie de regarder le verre à moitié plein. C’est dans sa nature. Mais il sait qu’il n’y a plus trop de gouttes dans son verre d’eau quand il pense à la production offensive de ses attaquants, la pire de la LNH.
Le CH vient au 32e rang pour les buts marqués par les attaquants. Après 28 matchs, les attaquants du Tricolore ont marqué seulement 52 buts. Les Sharks de San Jose (55 buts) et les Blackhawks de Chicago (60) complètent le trio de tête quand on regarde le classement à l’envers.
Dans l’optique du verre à moitié plein, le Canadien se retrouve au deuxième rang de la LNH pour les buts marqués par ses défenseurs (21).
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En conférence de presse après un entraînement d’une soixantaine de minutes, St-Louis a abordé le sujet du manque de finition de ses attaquants. À ses yeux, il y a une solution assez simple: rentrer «en dedans».
«On doit jouer en dedans un peu plus, il y a trop en périmètre, a répondu St-Louis. J’aime le temps qu’on passe en zone offensive, mais on devrait être capables de générer plus de buts.»
Le message de St-Louis consiste donc à foncer en direction du filet, à récupérer des retours, à rediriger des rondelles, à obstruer la vue du gardien et à créer de la confusion. Mais ça ne se fait pas par magie. Il faut de la détermination aussi.
Pour un Brendan Gallagher qui a toujours le nez dans le trafic, il y a aussi plusieurs joueurs qui aiment moins ce rôle.
«Ce n’est pas aussi facile de les convaincre, mais il faut continuer à les convaincre d’aller plus en dedans, a reconnu St-Louis. Ce n’est pas en dedans avec la rondelle, mais d’anticiper quand y aller. Et ce n’est pas d’être là tôt et de rester là, mais d’y aller quand c’est le temps. Les équipes qui sont dangereuses, elles réussissent à bien anticiper et elles rentrent [à l’intérieur] avec du rythme. Elles peuvent récupérer des rondelles et en toucher d’autres au vol. Les joueurs avec des habiletés, ils aiment ça rester à l’extérieur avec la rondelle. Mais le jeu se joue aussi sans la rondelle et il faut aller à l’intérieur pour marquer.»
De l’enseignement
À égalité au sommet de l’équipe avec Sean Monahan avec huit buts, Nick Suzuki a longuement parlé du message de St-Louis.
«On sait qu’on doit rentrer à l’intérieur, a affirmé Suzuki. C’était une grosse portion des exercices à l’entraînement. Il faut avoir des joueurs dans l’enclave, rediriger des rondelles et générer plus d’offensive.»
Suzuki n’a pas sursauté quand on lui a rappelé que son équipe occupait le dernier rang de la LNH pour les buts marqués par les attaquants.
«Je ne m’en soucie pas trop, a-t-il mentionné. Il y a des moments où les attaquants peuvent avoir des problèmes à marquer des buts. Plusieurs de nos attaquants ont traversé des disettes. Ce n’est pas un manque de chances. C’est bien de voir nos défenseurs obtenir des buts, mais nous, les attaquants, devrons aussi aider.»
Il y a les disettes, mais il y a aussi un manque de talent brut à l’attaque. Avec les blessures de Kirby Dach et Alex Newhook, le Tricolore donne le sentiment d’une équipe qui n’a pas de deuxième trio. Et il n’y a pas une super étoile pour transporter l’attaque sur ses épaules.
Une anomalie statistique
Sur papier, le CH est l’une des trois équipes du circuit sans aucun marqueur de 10 buts ou plus.
En théorie, Caufield devrait être le moteur offensif. Mais il n’a que sept buts en 28 rencontres. Il n’a touché la cible qu’à sept reprises sur 104 tirs pour un taux de réussite de 6,7%. Le numéro 22 est loin de sa moyenne de l’an dernier de 16,8% (26 buts en 158 tirs) et de celle d’il y a deux ans de 12,2% (23 buts en 188 tirs).
«Pour moi, c’est une anomalie avec Cole, ça finira par s’équilibrer, a noté Suzuki. Un joueur revient toujours vers sa moyenne. Il décochera un tir sur un défenseur adverse pour marquer ou il tentera une passe et il marquera. Cole reste un marqueur né. Je ne suis pas inquiet pour lui, il doit juste garder une attitude positive.»