«Les Armes»: l’un des rôles les plus exigeants pour Vincent-Guillaume Otis

Guillaume Picard
Au dernier jour de tournage de District 31, en mars 2022, les producteurs Fabienne Larouche et Michel Trudeau voulaient absolument parler à Vincent-Guillaume Otis du prochain projet télé qu’ils comptaient lui offrir, mais ce dernier n’avait pas la tête à ça.
Le comédien venait de consacrer six années de sa vie à apprendre des tonnes de textes pour la quotidienne policière de Luc Dionne et souhaitait s’effacer des écrans, après que le sergent-détective Patrick Bissonnette a fait exploser sa popularité.
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«J’ai dit non à Fabienne. Je voulais juste finir ma journée, je voulais finir la série et retourner au théâtre, car ça a été six ans de quotidienne, avec une pandémie et les trois enfants, dont le plus jeune qui avait 10 mois au début de District. On a aussi déménagé, on a construit une maison. Ça a été très intense cette période-là, donc j’avais besoin de recul. Mais Michel Trudeau m’a glissé: “J’ai quelque chose qui va t’intéresser, c’est une série sur l’armée”, en me disant qu’on s’en reparlerait», a raconté Vincent-Guillaume Otis en entrevue.
Quelques semaines plus tard, les deux producteurs d’Aetios sont revenus à la charge pour lui «vendre» leur nouvelle série annuelle Les Armes, qui débarque à TVA à compter du lundi 9 septembre, à 20 h.

À l’époque, Les Armes en était encore à ses balbutiements, mais Vincent-Guillaume Otis a été immédiatement séduit par la prémisse et évoque aujourd’hui un «cadeau» pour marquer son grand retour au petit écran dans un rôle principal.
Il dit même qu’il s’agit de l’un de ses «projets les plus exigeants en termes de codes, de protocole, de manière d’être et de faire», ce qui l'emballe au plus haut point.

Dans ce suspense qui, selon lui, est une «histoire profondément humaine», l’armée est un «prétexte» ainsi qu’un contexte différent que les téléspectateurs découvriront, comme ils l’ont fait à l’époque avec la prison pour femmes de Lietteville, dans Unité 9. Dans Les Armes, on s’intéresse à des rapports humains et de hiérarchie, à des conflits, à des histoires d’amour, à des trahisons et à des mensonges. Bref, on carbure à l’action et à l’émotion.
Le comédien de 46 ans y campe le lieutenant-colonel Louis-Philippe Savard, qui est entré dans l’armée 29 ans plus tôt. D’abord fantassin, il a été dépêché en Afghanistan où un incident l’a laissé avec un choc post-traumatique. Devenu officier, Savard, au moment où on fait sa connaissance, est promu commandant par intérim de la base fictive de Kanawata, au Québec.
Celle-ci est dirigée depuis 25 ans par le colonel Allan Craig (François Papineau), qui est le commandant du JTF16. Craig est forcé de gérer une crise liée à un meurtre survenu sur la base et il est réputé pour former les meilleurs soldats au pays, mais à sa façon.

«Sur place, Savard se rend compte que la base est un panier de crabes et que Craig a beaucoup de méthodes douteuses. Plus il enquête, plus il se rend compte qu’il y a du ménage à faire. C’est une confrontation entre différentes mentalités dans l’armée. Je joue un jeune officier et Allan Craig vient d’une autre école. Savard admire Craig, qui est une légende, toutefois il ne s’écrase pas devant lui et n’est pas à sa solde comme d’autres.»
De nombreux codes à maîtriser

Les codes abondent dans cette œuvre écrite par Pierre-Marc Drouin (Doute raisonnable, In Memoriam) et réalisée par Jean-Philippe Duval (Unité 9, Toute la vie, À cœur battant). Il y a le protocole de l’armée, la hiérarchie, la façon de se tenir, de saluer, et son personnage ne manie pas son arme comme le faisait Patrick Bissonnette. Un officier ne peut pas non plus tenir sa mallette de la main droite, car celle-ci doit être libre en tout temps pour saluer les autres militaires.
«Ce sont dans tous les détails que l’on construit un personnage, que celui-ci prend toute son ampleur. D’avoir le bon langage, d’avoir la bonne façon d’être, ça m’amène à jouer d’une autre façon, ça m'amène à me tenir d’une autre manière et d’avoir une conscience du corps qui n’est pas pareille», a dit Vincent-Guillaume Otis, qui tourne en bordure de la base militaire de Saint-Hubert, à Longueuil.

«C’est le fun, car on se sent sur une base. Je regarde par la fenêtre et je vois ce qui pourrait être la base de Kanawata si elle existait en dehors de la fiction», a-t-il mentionné, précisant au passage avoir changé son fusil d’épaule à l’égard des Forces armées canadiennes.
Eve Landry est l'autre grande vedette de la série. Elle campe la caporale Kim Falardeau, qui est policière militaire.




«Pour moi, ça servait plus pour la guerre, mais là je me rends compte que ce sont des êtres humains qui ont à cœur le maintien de la paix et l’ordre. S’il n’y avait plus de militaires sur la terre, on serait dans la merde», a-t-il ajouté, surtout dans le contexte actuel avec l’OTAN, la Russie et l’Ukraine, ainsi que le conflit israélo-palestinien. Les soldats aident aussi quand des communautés au pays sont frappées par une catastrophe naturelle.
Un comédien discret
Vincent-Guillaume Otis n’a jamais cherché les projecteurs et croit que les comédiens doivent entretenir une part de mystère. Du moins, c'est bon pour lui. Il préfère aussi que ses personnages brillent davantage que sa vie personnelle.

«Il y a un avant et un après District 31 par rapport à la popularité, mais je ne cherchais pas ça. Je veux que les gens aiment ce que je fais, mais pas moi. Avec District, j’ai pogné le gros lot, car Patrick Bissonnette est devenu plus grand que moi, tout en me faisant connaître. Je travaillais beaucoup avant aussi, mais ça m’a amené d’autres projets. Ça a aussi fait en sorte que, quand je parle à un employé de Vidéotron au téléphone, je ne dis même pas mon nom et il reconnaît ma voix!»
- La première de la nouvelle série annuelle Les Armes sera diffusée à TVA le lundi 9 septembre, à 20 h, immédiatement après Indéfendable et MasterChef Québec. Suivra Alertes.