Les armes du pays de Trump: un pistolet chargé caché dans un sofa du caïd Raynald Desjardins

La majorité des armes à feu saisies par nos forces de l’ordre, au Québec et ailleurs au pays, proviennent des États-Unis de Donald Trump, qui reste bien silencieux sur ce fléau. Le président américain préfère accuser le Canada d’inonder son pays de fentanyl, pour justifier sa guerre commerciale à coups de tarifs. Des documents policiers inédits obtenus par notre Bureau d’enquête et l’Agence QMI viennent mettre des visages sur des bénéficiaires de cette contrebande d’armes alimentée par nos voisins du Sud. Il s’agit de plusieurs gros noms de la mafia montréalaise dont les pistolets prohibés ont été saisis dans leur cuisine, leur salon ou leur bureau.

Le matin du 20 décembre 2011, les policiers de la Sûreté du Québec sont accueillis à l’entrée de la résidence cossue du caïd Raynald Desjardins, adossée à la rivière des Prairies, à Laval, par un impressionnant bullmastiff de 70 kg qui monte la garde.

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Il n’y a personne dans la maison quand les membres du Groupe tactique d’intervention y pénètrent dans le but de procéder à l’arrestation de Desjardins pour meurtre.

Après avoir enfermé le chien dans le garage, les policiers exécutent le mandat de perquisition qu’ils ont obtenu d’un juge.

Desjardins, qui s’est sorti indemne d’une fusillade au AK-47 dont il était la cible trois mois plus tôt, est alors soupçonné d’avoir orchestré le meurtre de l’aspirant parrain Salvatore Montagna, tué par balles le mois précédent à Charlemagne, sur l’île Vaudry.

Dans le salon, les policiers trouvent un pistolet Glock 27, de calibre .40, chargé et dissimulé à l’intérieur de la doublure d’un sofa blanc.

Desjardins sera appréhendé aux bureaux de son entreprise de construction du quartier Anjou.

Complice

Le même jour, les policiers saisiront un autre pistolet Glock en possession d’un des complices de Desjardins, soit Pietro Magistrale.

Les policiers seront ensuite en mesure de relier ces deux armes prohibées à la trafiquante d’armes floridienne Annette Wexler, qui a transigé avec le contrebandier montréalais Alexis Vlachos afin de les importer illégalement au Canada, en mars 2011, selon un rapport de l’Escouade régionale mixte (ERM) de lutte au crime organisé.

Desjardins a écopé d’une peine équivalente à 14 ans d’incarcération après s’être avoué coupable de complot pour meurtre. Il a obtenu sa libération conditionnelle en 2022.