Les applications comme TikTok et YouTube auront-elles un impact sur le hockey?

Jessica Lapinski
Si vous avez des enfants, vous avez sans doute constaté que plusieurs n’ont presque plus d’intérêt à regarder un match de hockey en entier à la télévision. Ils préfèrent de loin consulter les faits saillants dans des applications comme TikTok ou YouTube, où les replis défensifs de Jake Evans sont moins populaires que le tir de Cole Caufield ou un «Michigan» de Trevor Zegras.
• À lire aussi: Le manque de QI hockey, l’une des meilleures façons d’expliquer pourquoi certains joueurs deviennent des «flops»
• À lire aussi: Le sens du hockey, un sujet de discorde entre les dépisteurs
Quel impact cela aura-t-il sur le QI hockey des prochaines générations? L’entraîneur-chef du Canadien, Martin St-Louis, a déjà évoqué que cela avait modifié sa manière d’enseigner les stratégies sur la glace.
«Comment veux-tu t’améliorer dans quelque chose si tu n’en regardes jamais?» s’interroge un recruteur de la LNH, de façon confidentielle. «Je pense que les kids aujourd’hui ne regardent presque plus le hockey. Ils ont de la misère à regarder une période au complet.»
Ce recruteur, qui travaille dans le domaine depuis plus d’une décennie, ne constate toutefois pas pour l’instant que les jeunes ont un moins grand sens du jeu. Même son de cloche chez Marc-André Dumont qui a été entraîneur à différents niveaux, entre autres dans la LHJMQ.
Moins débrouillards qu’avant
Ce dernier estime toutefois que les joueurs sont peut-être moins débrouillards sur la glace. Ce qu’il attribue au fait que les jeunes jouent moins au hockey dans la rue ou à la patinoire du coin, dans des situations «de huit contre huit ou de 12 contre 12», par exemple.
«Ce n’est pas un jugement, c’est une observation. Mais dans ces situations-là, tu avais 11 ans, tu jouais contre un gars de 14 ans, et tu n’avais pas le choix de te débrouiller», relève-t-il.
«Débrouille-toi!»: c’est d’ailleurs une formule que Dumont a maintes fois répétée au fil de sa carrière d’entraîneur.
Gentiment, assure-t-il. «Mais ce que j’ai constaté, dans les 10-15 dernières années, c’est que les joueurs posaient beaucoup de questions. Qu’est-ce que je fais dans telle situation, quand le joueur s’approche de moi? Et c’était ma réponse courte.»
«Je leur donne les outils principaux en tactique individuelle pour le faire, mais c’est ça, jouer au hockey. C’est se débrouiller.»
Développer le cerveau après 12 ans
Dumont constate qu’il y a eu une tendance dans les dernières années, qu’il estime «bonne», de mettre l’accent sur les aptitudes techniques.
«Tout ça est très bon jusqu’à l’âge de 12 ans. Les études montrent qu’il y a peu de gains à faire sur la coordination et la proprioception après cet âge», soulève l’entraîneur.
«Je crois qu’il y a des gains à faire après 12 ans, car le cerveau se développe. Alors c’est le moment de développer le QI hockey.»