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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Les anti-troisième lien interpellent les maires du Québec

Illustration courtoisie
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Photo portrait de Stéphanie  Martin

Stéphanie Martin

2021-12-17T16:00:15Z
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La Coalition Non au troisième lien interpelle les maires et mairesses du Québec pour les sensibiliser au fait que les coûts faramineux du tunnel pourraient nuire aux projets d'infrastructures qui leur sont chers dans leur localité.

«Il s’agirait d’un gaspillage éhonté de fonds publics, qui réduirait notre capacité à réaliser d’autres projets d’infrastructures beaucoup plus significatifs pour la qualité de vie des Québécoises et Québécois de toutes les municipalités du Québec», assène la Coalition, dans une lettre adressée à tous les maires et mairesses élus le 7 novembre dans les municipalités du Québec. 

L'objectif n'est pas de leur demander de se prononcer publiquement contre le projet de tunnel, a indiqué l'un des signataires, Étienne Grandmont, d'Accès Transports viables (ATV). «Ce qu'on veut, c'est de les sensibiliser à un enjeu qui nous semble hyper important, c'est le coût d'opportunité du troisième lien. C'est un projet qui coûte super cher, 10 milliards $, pour des besoins qui n'ont pas été démontrés.» 

Projets locaux compromis

Les maires et mairesses qui viennent de se faire élire portent des projets qu'ils ont promis à leur population, explique la Coalition. Or, ceux-ci nécessitent souvent des investissements des paliers supérieurs de gouvernement. Avec les sommes importantes promises pour le troisième lien, «c'est de l'argent qu'on ne peut pas mettre ailleurs. L'argent ne pousse pas dans les arbres», poursuit M. Grandmont. 

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«Avec 10 milliards $ environ, nous pourrions financer plus de 80 000 logements communautaires, ou construire une bibliothèque ou un centre communautaire dans chacune des municipalités du Québec, ou bâtir 978 nouvelles écoles, ou 39 nouveaux hôpitaux, ou encore ramener à un état satisfaisant 75% de nos routes, ponts et autres infrastructures routières présentement en mauvais état», énumèrent les signataires.

27 000 utilisateurs

M. Grandmont rappelle d'ailleurs que dans un sondage publié par Le Journal en 2019, une très forte majorité de Québécois avaient dit prioriser l'entretien des routes existantes plutôt que la construction d'un tunnel entre Québec et Lévis.

Environ 27 000 personnes emprunteraient la mégastructure quotidiennement, calcule la Coalition, en se basant sur les matrices de l'Enquête Origine-Destination. «Le gouvernement dit 55 000, mais on n'a jamais vu la couleur de l'étude qui le démontrait», souligne le dg d'ATV.

«Dépenser 10 milliards $ afin que seulement 27 000 automobilistes par jour qui se déplacent actuellement dans cet axe réduisent de quelques minutes leur trajet déjà pas si long, c’est aberrant, estime la Coalition. D’autant plus que toutes les études le montrent : l’ajout d’infrastructures routières et autoroutières ne règle pas la congestion à long terme.»

Pour lire la lettre, allez ici

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