Ouverture de la frontière: les Américains de retour chez nous
Ils dépensent en moyenne 167 dollars par jour et par personne en sol québécois


Francis Halin
Les Américains doublement vaccinés avec un test négatif en mains ont commencé hier à franchir à nouveau les frontières au compte-gouttes pour venir dépenser leur argent ici, après quasiment 17 mois de fermeture.
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« On se sent fantastique ! Ça fait un an que je dis à ma conjointe qu’elle doit venir à Montréal », a partagé Albert Melamed, consultant en productions cinématographiques d’Atlanta, au volant de sa Mercedes, hier, à Lacolle.
« C’est très efficace. Ils savent par le passeport que nous avons eu la double vaccination. Il fallait montrer une preuve de test négatif », a-t-il poursuivi.
À ses côtés, sa conjointe savourait l’arrivée des vacances « Faites in Québec ».
« On est vraiment très excités. On va passer quelques semaines ici », a souligné Namrata Shah, comptable de production pour des studios d’animation, qui habite New York.
Selon Tourisme Montréal, les touristes américains sont une véritable manne.
« Les Américains dépensent en moyenne 167 $ par jour quand ils viennent. C’est un touriste très prisé. Ils sont ici pour fêter et dépenser, et ils reviennent souvent », explique sa vice-présidente Développement de la destination et Affaires publiques, Manuela Goya.
« Plus de 60 % viennent en voiture et 40 % en avion », a-t-elle ajouté.
Procédure bien rodée

Hier, aux frontières de Lacolle, les Américains interrogés par Le Journal n’avaient que de bons mots pour la procédure à suivre aux douanes canadiennes, à l’exception de quelques cas isolés.
La plupart des visiteurs avaient téléversé à l’avance leur preuve de double vaccination et leur test négatif de COVID-19 et avaient des copies papier de leurs documents au cas où l’agent des douanes en ferait la demande.
Un père de famille originaire de la Californie avait hâte de retrouver sa fille.
Une famille en visite filait vers la métropole pour voir de la parenté.
Mais pour une dame âgée de 88 ans du Vermont, le voyage s’est transformé en véritable cauchemar après avoir été forcée de faire demi-tour parce qu’elle n’avait pas son test négatif en mains.
« Personne ne m’a dit qu’il fallait que j’aie entre mes mains une preuve de test », a-t-elle déploré, les yeux mouillés, en refusant d’être identifiée.
Hier, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) s’est dite consciente que le fait de devoir utiliser un appareil intelligent ou un ordinateur peut être plus difficile pour certaines personnes âgées.
« Personnellement, j’aiderais ma grand-mère de 88 ans pour l’aider à remplir ces informations-là pour être sûre qu’elle soit prête à se présenter à la frontière », a souligné sa porte-parole, Marie-Ève Letellier.
Faire ses devoirs
Au Journal, l’Agence des services frontaliers du Canada a indiqué que son vice-président avait fait un briefing technique aux médias américains récemment pour que l’information circule aux États-Unis.
« En contexte de pandémie, on ne peut pas se réveiller un matin et aller se dire que l’on va traverser la frontière, a résumé Marie-Ève Letellier. Les gens ont besoin de faire leurs devoirs avant. ».
À la mi-juillet, Ottawa a annoncé que les voyageurs vaccinés du monde entier pourront entrer au pays à partir du 7 septembre si la situation épidémiologique « reste favorable ».
Pour l’instant, les Canadiens ne sont pas autorisés à passer la frontière pour des voyages non essentiels.
– Avec l’AFP
Opération charme à gros budget aux États-Unis
Des campagnes de séduction visant à attirer les touristes américains chez nous seront lancées coup sur coup ces prochaines semaines, a appris Le Journal.
« On va lancer une campagne le 23 août prochain. On va viser le Nord-est américain où très honnêtement il y a une plus vaste proportion de gens vaccinés », a confirmé au Journal Martin Soucy, PDG de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec (AITQ).
Au total, cette première campagne web devrait coûter environ 700 000 $. Pour l’instant, l’Alliance prévoit s’en servir pour faire la promotion de courtes escapades.
« On va y aller avec des moyens plus sobres jusqu’en 2022, mais l’on va être présents et ciblés aux bons endroits », a résumé Martin Soucy de l’AITQ.
Good Morning America
Pour séduire les touristes américains, l’Alliance mise également sur les relations de presse au pays de Joe Biden pour faire parler du Québec.
« Lundi matin, le PDG de Tourisme Montréal, Yves Lalumière, était à Good Morning America sur les ondes de ABC », souligne Martin Soucy.
Chez Tourisme Montréal, on prépare aussi une campagne d’un peu moins de deux millions de dollars l’automne prochain pour attirer les Américains.
Comme l’Alliance, Tourisme Montréal espère courtiser les Américains pour qu’ils viennent passer de courts séjours en terre québécoise.
« On va lancer une campagne en septembre prochain appelée “Euro Montréal” », a indiqué Manuela Goya, vice-présidente développement de la destination et affaires publiques chez Tourisme Montréal.
L’objectif est notamment de présenter le Québec comme une destination où l’on mange bien où l’on peut vivre diverses expériences aux accents européens en Amérique du Nord.