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L'article provient de Salut Bonjour
Santé

Les aliments ultratransformés diminuent la fertilité des hommes

La consommation de ces aliments pendant seulement trois semaines entraîne une diminution du nombre de spermatozoïdes

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Photo portrait de Richard Béliveau

Richard Béliveau

2025-10-13T04:00:00Z
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La consommation d’aliments ultratransformés pendant seulement trois semaines chez des hommes en âge de procréer montre une baisse significative du nombre de spermatozoïdes mobiles.

Au Canada, la consommation d’aliments ultratransformés a considérablement augmenté au cours des dernières années et représente désormais plus de 50% de l’apport énergétique total. C’est beaucoup trop, pour deux grandes raisons: 1) leur qualité nutritionnelle est très inférieure à celle des aliments frais, non transformés, à cause des quantités élevées de sucre, de sodium ou de gras saturés, tout en étant essentiellement dépourvus de fibres et de plusieurs micronutriments.

En conséquence, ces aliments sont de véritables bombes énergétiques qui favorisent un apport excessif en énergie et mènent à un gain de poids, et 2) ces produits contiennent plusieurs ingrédients synthétiques (émulsifiants, arômes et colorants artificiels, huiles hydrogénées) qui, dans certains cas, n’existent même pas dans la nature (amidons modifiés, hydrolysats de protéines) et exposent donc les consommateurs réguliers à une myriade de composés potentiellement toxiques. Tous ces facteurs permettent d’expliquer pourquoi un grand nombre d’études épidémiologiques rapportent que l’exposition répétée à ces aliments ultratransformés est associée à une hausse du risque de plusieurs maladies chroniques, tant physiques que mentales, et de mortalité prématurée.

Perturbateurs endocriniens

Un autre aspect qui pourrait contribuer aux effets négatifs des aliments ultratransformés est la présence de certains contaminants provenant des matériaux utilisés pour l’emballage de ces produits, notamment les PFAS, les microplastiques et les phtalates.

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La présence de phtalates (une classe de molécules qui entrent dans la composition des plastiques) dans l’alimentation est particulièrement préoccupante, car ces molécules sont des perturbateurs endocriniens bien caractérisés, c’est-à-dire qu’ils interfèrent avec les fonctions des organes et des hormones impliqués dans les processus physiologiques qui dépendent des signaux hormonaux (développement corporel, métabolisme et reproduction, entre autres). On a observé qu’une consommation accrue d’aliments ultratransformés était associée à des niveaux urinaires plus élevés de phtalates, ainsi que de bisphénols, une autre classe de perturbateurs, ce qui suggère que ce mode d’alimentation pourrait avoir des effets négatifs sur plusieurs processus hormonaux.

Fertilité en baisse

La fertilité masculine pourrait être l’un de ces processus hormonaux affectés négativement par les aliments ultratransformés. Dans cette étude, des hommes de 20 à 35 ans, en bonne santé, ont été divisés de façon aléatoire en deux groupes: l’un nourri principalement avec des aliments ultratransformés, l’autre avec des produits peu ou non transformés. Les volontaires ont suivi le régime qui leur avait été assigné pendant trois semaines, après quoi ils ont changé de groupe et ont été nourris avec l’autre régime. Ce type d’essai croisé est très intéressant, car il permet de comparer les effets de deux régimes alimentaires différents sur une même personne et donc d’éviter les variations interindividuelles.

Malgré la courte durée de l’intervention, les résultats obtenus montrent clairement les problèmes que peut entraîner une alimentation reposant principalement sur des aliments ultratransformés: on note une chute de l’hormone stimulant la production de spermatozoïdes (la FSH) et de la testostérone chez la plupart des participants, ainsi qu’une baisse du nombre de spermatozoïdes mobiles qui est corrélée avec la présence d’un métabolite de certains phtalates utilisés dans la production et l’emballage des aliments industriels (le cxMINP).

Produits nocifs

Cela est en accord avec plusieurs études où on démontre que les aliments riches en matières grasses sont particulièrement sensibles à la contamination par les phtalates présents dans les emballages, car ces molécules sont solubles dans les graisses et peuvent ainsi migrer dans les aliments riches en gras.

En somme, que ce soit en raison de leur pauvreté nutritionnelle ou de leur contenu en composés potentiellement toxiques, les aliments ultratransformés doivent être considérés comme des produits nocifs, dont la consommation devrait être limitée au minimum pour préserver une bonne santé physique, mentale et reproductive.

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