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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Rétrospective 2021: les albums québécois de l’année

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Yves Leclerc, Sarah-Émilie Nault, Raphaël Gendron-Martin et Cédric Bélanger

2021-12-24T05:00:00Z
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Que ce soit la « musique directe » et expérimentale d’Hubert Lenoir, la pop aux ambitions internationales de Charlotte Cardin, le folk poignant de Myriam Gendron ou le joyeux délire des Cowboys Fringants, l’année 2021 aura été faste en excellentes parutions dans la Belle Province. Est-ce la conséquence directe de la pandémie et des nombreux confinements qui ont ponctué les derniers mois ? Toujours est-il que les mélomanes ont eu l’embarras du choix. Le Journal a demandé à quatre de ses journalistes de faire une liste commune des 15 meilleurs albums québécois de 2021. Voici leur sélection.

1. Charlotte Cardin, Phoenix 

Photo courtoisie
Photo courtoisie

S’il y a un album d’un artiste québécois qui était attendu en 2021, c’est bien celui de Charlotte Cardin. Avec Phoenix, son tout premier album complet, l’auteure-compositrice-interprète s’affirme d’emblée comme une artiste solide doublée d’une femme forte prônant les remises en question, la douceur et les questionnements poussant à la réflexion. 

Photo d'archives, Joël Lemay
Photo d'archives, Joël Lemay

Plusieurs pièces de cet album encensé par la critique ont rapidement été reprises à la télévision. Lancée le 12 novembre dernier, la version de luxe de Phoenix propose cinq nouvelles chansons ainsi que de belles relectures de la chanson-titre Passive Agressive. (SEN) 

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2. Salomé Leclerc, Mille ouvrages mon cœur  

Photo courtoisie
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À ses débuts, on aimait Salomé Leclerc avec notre tête. Un amour cérébral, à l’image de sa musique qui refusait les conventions. Maintenant, et encore plus avec ce formidable quatrième album, elle laisse toute une gamme d’émotions s’inviter dans ses compositions, qu’elle construit toujours avec grande finesse, cette fois-ci avec le soutien bien dosé de Louis-Jean Cormier. Résultat : des chansons qui visent le cœur avec la précision d’un archer, magnifiées par de subtils arrangements de cordes et qui confirment sa place parmi nos grands auteurs-compositeurs québécois. (CB) 

3. Hubert Lenoir, PICTURA DE IPSE : Musique directe  

Photo courtoisie
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« L’album-événement de l’automne », avions-nous écrit dans nos pages lors de la sortie de ce deuxième disque solo du musicien de Québec. Très chargé et « inconfortable par moment », selon Hubert lui-même, cet album s’avère déroutant au début. Mais au fil des écoutes, on ne cesse de faire des découvertes. Ce fouillis de 20 chansons, dont certaines pièces démos côtoient d’autres hyper produites, finit par prendre tout son sens. Sans compter de gros succès radio comme Fille de personne II, l’opus comporte plusieurs bombes musicales comme Quatre-quarts, Dimanche soir, VILLE-MARIE b et SUCRE + SEL. Un disque qui va marquer son époque. (RGM) 

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4. Louis-Jean Cormier, Le ciel est au plancher 

Photo courtoisie
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Avec l’album de Charlotte Cardin, cette offrande de Louis-Jean Cormier – sa deuxième en un an – est la seule à s’être retrouvée dans chacun des tops 10 de l’année de nos quatre journalistes. Et pour cause, l’auteur--compositeur a livré ici un album très abouti, inspiré par le deuil récent de son père. Après l’excellent Quand la nuit tombe, en 2020, le musicien a profité de la pandémie pour revenir rapidement avec de nouvelles compositions émouvantes et introspectives. Du lot, la superbe L’ironie du sort se démarque par son refrain et ses envolées quasi épiques. (RGM) 

5. The Franklin Electric, This Time I See It 

Photo courtoisie
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Cet album est probablement celui que nous avons le plus écouté durant les derniers mois. Très souvent, ne sachant pas quoi écouter, on revenait naturellement vers ce disque. Par la beauté et la douceur de ses compositions, Jon Matte semble avoir créé la musique idéale pour accompagner la morosité ambiante qui a caractérisé la dernière année pandémique. Un album qui fait franchement du bien et auquel on reviendra assurément dans le futur. (RGM) 

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6. Valence, Pêle-mêle 

Photo courtoisie
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Grand vainqueur des Francouvertes en novembre 2020, Valence, Vincent Dufour de son vrai nom, démontre avec ce premier disque qu’il n’a véritablement pas volé la victoire à ce réputé concours. Portant bien son nom, Pêle-mêle va un peu dans toutes les directions. 

Photo d'archives
Photo d'archives

Mais chaque fois, le musicien accroche notre oreille avec des mélodies hyper rythmées et maîtrisées. On ne croit vraiment pas écouter un premier album en carrière tant ce disque est réussi et comporte peu de faiblesses. Un nom à surveiller pour les prochaines années. (RGM) 

7. Dominique Fils-Aimé, Three Little Words 

Photo courtoisie
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A-t-elle un défaut, Dominique Fils-Aimé ? Se trompe-t-elle parfois ? À l’écoute du dernier volet de sa trilogie inspirée des musiques afro-américaines, le doute est bien installé. Complètement en phase avec son époque, Three Little Words dénonce et réconforte tout à la fois, met de l’avant des influences soul, R&B, doo-wop qui se fondent divinement les unes dans les autres. C’est d’une épatante fluidité, exaltant, d’une humanité essentielle. Comment rester insensible ? (CB) 

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8. Ariane Moffatt, Incarnat 

Photo courtoisie
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Pour créer ce septième album de chansons originales, Ariane Moffatt a osé faire les choses différemment. Celle qui désirait, à l’origine, marquer les 20 ans écoulés depuis la sortie de l’album Aquanaute s’est fait prendre au jeu de la création et des émotions, si vives en ces temps incertains. Sa vision s’est transformée ; elle a eu besoin de se rapprocher de son public de manière dépouillée, en faisant fi des artifices. 

Photo courtoisie, Lou Scamble
Photo courtoisie, Lou Scamble

Incarnat fait plonger dans un monde ouateux où il fait bon se vautrer lorsqu’on a besoin de doux. De cet opus est née une tournée solo tout aussi intimiste où l’artiste se retrouve, pour la première fois, seule sur scène avec son piano. (SEN) 

9. Patrice Michaud, Grand voyage désorganisé  

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Fruit de nombreuses sessions d’exploration meublant les longs mois pandémiques de l’artiste et de ses comparses musiciens, ce quatrième album de Patrice Michaud atteint sa cible et son public. Composé de plusieurs chansons accrocheuses semblant avoir été créées pour faire lever la foule en spectacle, de pièces aux paroles porteuses d’espoir après un long moment de noirceur et de textes emplis de la belle poésie qu’on lui connaît, cet opus a rapidement conquis les cœurs lors de sa sortie en septembre dernier. (SEN) 

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10. Luc De Larochellière, Rhapsodie Lavalloise

Photo courtoisie
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Surprise de fin d’année, le nouvel album de Luc De Larochellière qui tourne autour de son enfance, en banlieue à Laval, s’est imposé rapidement. On y retrouve d’excellentes chansons, des textes de qualité et un superbe livret de 48 pages avec les paroles, un collage de photos et d’illustrations, les paroles et des anecdotes entourant chacune des pièces. Un opus qui a des odeurs d’années 1970 avec une belle nostalgie des grands albums de cette époque. Une belle réussite totalement inattendue. (YL)

11. Myriam Gendron, Ma délire – Songs of love, lost & found 

Photo courtoisie
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Chez nous, elle demeure un secret trop bien gardé. La beauté hypnotisante et rugueuse de la musique folk dépouillée de Myriam Gendron n’a pourtant pas échappé au réputé Pitchfork, qui a louangé cet album où de superbes relectures de chansons traditionnelles québécoises et américaines se côtoient dans l’harmonie totale. Certes, Ma délire... demande un investissement de temps et d’attention de l’auditeur, mais l’effort est récompensé. En particulier sur Au cœur de ma délire, possiblement la chanson québécoise la plus poignante de 2021. (CB) 

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12. Lou-Adriane Cassidy, Lou-Adriane Cassidy vous dit : Bonsoir 

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Fidèle collaboratrice d’Hubert Lenoir, Lou-Adriane Cassidy nous est arrivée avec un excellent mini-album dont les influences vont du rock alternatif des années 1990 au soft rock des années 1970. Chacune des dix pièces de cet opus nous emmène dans un super voyage dans le temps. Seul défaut de ce disque ? Qu’il soit beaucoup trop court, avec ses quelque 23 minutes. (RGM) 

13. Vincent Vallières, Toute beauté n’est pas perdue  

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Après plus de 20 ans de carrière, Vincent Vallières a lancé l’un de ses meilleurs albums en carrière cette année, tout comme Ariane Moffatt. L’auteur-compositeur aurait pu opter pour la facilité et reproduire certaines recettes du passé. Mais ici, il offre certaines de ses compositions les plus inspirées des dernières années. Et quand Vallières est en forme, on est que plus heureux. (RGM) 

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14. Angèle Dubeau, Immersion

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Avec son 45e album, Angèle Dubeau a livré un de ses albums les plus personnels en carrière. Un opus qui témoigne des émotions qu’elle a ressenties en pandémie. La violoniste revisite, avec son ensemble La Pietà, des œuvres de Philip Glass, Steve Reich, Ludovico Einaudi, Olafur Arnalds et Jonny Greenwood de Radiohead, tout en nous faisant découvrir les Armand Amar, Valentin Hadjadj et Uno Helmersson. Le résultat est sublime et d’une grande beauté. Un superbe album de musique classique moderne. (YL)

15. Les Cowboys Fringants, Les nuits de Repentigny 

Photo courtoisie
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Même quand ils utilisent leurs retailles, nos Cowboys Fringants sont irrésistibles. Projet-surprise tissé avec des chansons qui dormaient dans leurs tiroirs, Les nuits de Repentigny séduit par son humour de tous les instants, utilisé pour relater les frasques de jeunesse des membres du groupe. Au menu, un party de tous les diables chez Éric, des emplois étudiants peu inspirants et des voyages avec transport et hébergement une étoile. Au cœur d’une pandémie qui n’en finit plus, ce moment de légèreté était plus que le bienvenu. (CB) 

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