Les agrumes, les mangues et les bananes touchés par la crise dans les ports: «Cette situation est critique»
Canadawide estime même que «des coûts supplémentaires seront encourus une fois la grève terminée».
Francis Halin, Mathieu Boulay et Gabriel Côté
«Situation critique», «impact considérable», «conservation affectée»... un importateur craint que les conflits de travail explosifs dans les ports américains et au port de Montréal se fassent sentir plus vite qu'on le pense en magasin, dans les rayons des agrumes, des mangues et des bananes.
«Les produits actuellement touchés sont tous les agrumes provenant d'Afrique du Sud, d'Argentine, du Pérou et du Chili. Il s'agit des oranges, des clémentines, des citrons et des pamplemousses», précise au Journal Chris Sarantis, vice-président senior en développement des affaires du grossiste Canadawide.
«Les mangues et les melons du Brésil arrivent au Canada via les États-Unis. Finalement, ce sont les bananes provenant de tous les pays qui auront le plus d'impact sur la disponibilité, car il s'agit d'un produit très consommé», poursuit-il.

«Une grève comme celle-là, c'est un irritant. Si ça dure des semaines, on aura des hausses de prix parce qu'on va créer une rareté», prévient également Guy Milette, vice-président en développement des affaires chez Courchesne Larose.
Il souligne que les marques de banane Chiquita et Dole ont leurs propres bateaux et parviennent encore à les envoyer dans des ports qui ne sont pas en grève.
«On reçoit plus de 75 semi-remorques de bananes par semaine. On est capables de charger dans d'autres ports», ajoute-t-il.
«On s'attendait à cette grève-là et on a fait attention dans les dernières semaines. On a un inventaire de plusieurs semaines pour plusieurs produits comme les oranges», lance Guy Milette de Courchesne Larose.
Des pénalités pour les importateurs
De son côté, Pierre Dolbec, PDG de Dolbec International, rappelle que chaque journée de fermeture équivaut à six jours de rattrapage.
«Ces grèves auront un gros impact», souffle-t-il.
«Tu as cinq jours pour prendre le conteneur, le dédouaner, le transporter, le décharger et le retourner au terminal», détaille M. Dolbec.
«Après ça, la ligne maritime va charger des frais de détention du conteneur d’environ 500$ US par jour. Ça peut coûter de l’argent. Le gros impact, il est là», résume-t-il.
Hausses de prix à venir
À l'Association du camionnage du Québec (ACQ), son PDG Marc Cadieux craint que les produits périssables et d’urgence soient touchés.
«Les coûts de transport vont augmenter. L’offre et la demande joueront», observe-t-il.
«Quand le produit coûte plus cher, tu n’as comme pratiquement pas le choix de le vendre plus cher. Toute la chaîne d’approvisionnement du détail est affectée», conclut Michel Rochette, président du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD).
Faits saillants
D’après le Port de Montréal, la grève pourrait entraîner une baisse de 10% du total des volumes de marchandises manutentionnées. L’arrêt de travail aux terminaux Viau et Maisonneuve bloque 40% de la capacité totale de manutention de conteneurs.

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.