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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

La violence verbale a autant d’impacts que celle qui est physique durant l’enfance, selon une étude

Photo d’archives CHANTAL POIRIER
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Agence QMI

2025-08-06T15:24:39Z
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Des paroles blessantes comme des insultes ou des menaces à l’endroit d’enfants peuvent avoir autant d’effets graves et durables sur leur santé mentale que la violence corporelle, révèle une récente étude anglaise.

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Les chercheurs ont découvert que les personnes ayant subi des violences verbales dans l’enfance ont 60% plus de risques d’avoir des problèmes de santé mentale à l’âge adulte, contre 50% pour les violences corporelles.

Dans les résultats de leurs recherches effectuées sur 20 000 adultes en Angleterre et au pays de Galles parus mardi dans la revue BJM Open, les chercheurs démontrent également que les abus verbaux sont de plus en plus fréquents dans les foyers.

Les actes de violence corporelle ont pour leur part diminué de moitié: ils sont passés de 20% chez les personnes nées entre 1950 et 1979 à 10% chez celles nées à partir de l’an 2000.

«Les abus verbaux pourraient annuler pour la santé mentale les bénéfices attendus des efforts visant à réduire les abus physiques», a prévenu le Dr Mark Bellis, auteur principal de l’étude et professeur de santé publique et de sciences du comportement à l’Université John Moores de Liverpool, en entrevue à CNN.

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Selon le chercheur, le public devrait prêter plus d’attention aux facteurs qui peuvent influencer la santé mentale à long terme, puisque c’est «un problème majeur et croissant à l’échelle mondiale».

«Les parents et les personnes responsables d’enfants, bien informés et soutenus, peuvent créer un cadre familial plus sain», a-t-il souligné.

Faire attention à ses paroles

Ce que les adultes disent peut avoir un réel impact durable sur le développement des enfants. Mais qu’est-ce qui caractérise un abus verbal?

Cela peut inclure des comportements comme blâmer, insulter, crier, critiquer, ou menacer un enfant, a indiqué par courriel à CNN la Dre Andrea Danese, professeur en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au King’s College de Londres et professeur associé à l’Université de Yale.

Elle ajoute que ces paroles sont prononcées, la plupart du temps, de manière involontaire.

Des exemples tels que «tu ne vaux rien», «tu fais toujours des erreurs» ou «Gabriel y arrive lui, pourquoi pas toi?» peuvent avoir notamment des impacts sur les enfants qui se fient aux paroles de leurs parents.

«Les enfants apprennent à se connaître eux-mêmes et à comprendre le monde à travers les mots des adultes qui les entourent», a souligné la Dre Danese.

La manière dont on parle aux enfants peut donc avoir un effet puissant, en bien comme en mal, sur leur santé mentale à long terme.

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