L’entreprise du «roi du gyproc» en difficulté financière
Systèmes d’intérieur BMNJ incapable de payer ses employés après des allégations sur le train de vie ultraluxueux et autodestructeur de son président


Jean-François Cloutier
Incapable de payer ses employés, l’entreprise du «roi du gyproc» Hugo Bernard a été mise sous séquestre à la demande d’une banque.
Depuis plusieurs jours, des employés de Systèmes d’intérieurs BMNJ s’étaient plaints de ne pas avoir reçu leur paye.
En après-midi, mercredi, une communication interne a indiqué que la Banque Laurentienne avait entrepris une procédure en vertu de la loi sur la faillite et l’insolvabilité.
C’est la firme PricewaterhouseCoopers qui a été nommée séquestre par la cour.
Un prêt d’urgence de 500 000$ a permis de payer les employés qui n’avaient pas reçu leur salaire jeudi dernier.
Train de vie
En novembre, notre Bureau d’enquête avait révélé que le président de BMNJ, Hugo Bernard, menait un grand train de vie et dépensait notamment une fortune en escortes et drogues dure, selon des allégations dans une poursuite. Ce dernier s’est retiré dès le lendemain de la publication de notre reportage.

Systèmes d’intérieur BMNJ est parmi les plus importants acteurs dans la pose de gyproc au Québec.

L’entreprise est notamment partenaire du Fonds de solidarité FTQ dans le projet immobilier Maestria au centre-ville de Montréal.
Elle est aussi active au projet Solar Uniquartier, à Brossard, sur la Rive-Sud, un autre projet où le Fonds de solidarité est impliqué.
Un autre membre de l’équipe de direction, Kenny Roy, a aussi annoncé son départ récemment. Ce dernier aurait quitté ses fonctions chez BMNJ «pour des motifs personnels».
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LE «ROI DU GYPROC»
Hugo Bernard avait fait les manchettes en novembre en raison d’un train de vie allégué ultraluxueux et autodestructeur rapporté dans une poursuite.
- Il aurait dépensé jusqu’à 50 000$ par mois pour des Rolls-Royce, Ferrari et Porsche
- Il aurait eu recours aux services d’escortes à profusion
- Sa consommation de drogues dures a été qualifiée de massive
- Bernard niait que des créances soient en péril et assurait s’être repris en main
- Bernard s’est retiré temporairement de la présidence de BMNJ

Le Fonds FTQ se distancie de BMNJ
Le Fonds de solidarité FTQ qui est présenté comme un partenaire de BMNJ sur le site de l’entreprise se distancie de celle-ci.
«Le réseau du Fonds de solidarité FTQ n’ayant pas investi dans BMNJ, et l’entreprise n’étant pas partenaire du réseau du Fonds, nous n’avons pas à nous prononcer sur les rumeurs l’entourant ou sa situation financière», a commenté Patrick McQuilken, porte-parole, en réponse à une question mardi.
En novembre, le Fonds FTQ avait toutefois offert une position plus nuancée, disant ne pas vouloir commenter la situation chez BMNJ puisque «le dossier est présentement devant les tribunaux et que le Fonds n’est pas impliqué».
«Les fournisseurs sur nos chantiers sont toujours mandatés par l’entrepreneur général qui est responsable de la construction. Cela dit, nous réitérons que les bonnes pratiques et l’intégrité sont des valeurs essentielles pour nous», avait ajouté le Fonds.
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