«Opportun» de réviser le 3e lien, dit Marchand
Le maire de Lévis s’inquiète quant à lui de l’échéancier

Stéphanie Martin
La décision du gouvernement Legault de retourner à la table à dessin pour le troisième lien est la bonne, estime le maire de Québec.
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Bruno Marchand a réagi à l’annonce du premier ministre, qui a indiqué en chambre aujourd'hui que son gouvernement pourrait réviser le nombre de voies du tunnel, dans une perspective de réduction des coûts.
Par écrit, le maire de Québec a indiqué qu’il s’agissait d’une sage décision. « Considérant les préoccupations entendues au cours des derniers mois, il est opportun que le gouvernement retourne à la table à dessin pour son projet de troisième lien », a-t-il soutenu.
L’administration Marchand ne se positionne toujours pas sur ce projet. « Nous ne manquerons pas de faire part de nos questionnements, de nos enjeux pour la ville de Québec et notre région. À l’aveu du premier ministre lui-même, le projet changera encore jusqu’en 2025 et l’annonce d’aujourd’hui en témoigne. Mon rôle en tant que maire, c’est d’avoir toutes les informations et de faire valoir les intérêts des citoyens de la ville. »
Peu de détails
Le chef de l’opposition, Claude Villeneuve, estime que les élus disposent de peu de détails pour se prononcer. « On a quand même là une illustration pourquoi ce projet-là est inconfortable à commenter pour les gens du niveau municipal... On ne sait pas encore de quoi il en retourne. On n’a pas un projet super bien défini, les coûts sont changeants. Par ailleurs, on n’a pas d’études sur les besoins, sur les impacts environnementaux ou sur la circulation. »
Il réitère qu’il peut être « légitime de chercher d’autres moyens, trouver d’autres voies pour faire circuler les gens entre les deux rives ».
À Lévis, le maire Gilles Lehouillier s’est inquiété aujourd'hui de n’avoir aucune indication que la première pelletée de terre de ce projet se réalisera bel et bien d’ici la fin du mandat actuel de la Coalition Avenir Québec, tel que promis par le gouvernement. « Oui, ça m’inquiète, parce que j’ai pas d’informations à cet effet-là pour le moment. Ça nous inquiète un peu. Nous, on est sur le qui-vive. »
Un ou deux tunnels ?
Il ne craint pas cependant que le gouvernement recule carrément sur le projet. « Je crois que le gouvernement va réaliser le projet. De quelle façon ? C’est une autre chose. Je ne suis pas un spécialiste. Ça va-tu être deux tunnels au lieu d’un ? C’est pas impossible, j’en sais rien. Je ne suis pas dans le secret des dieux. »
Le conseiller d’opposition à Lévis, Serge Bonin, sourcille devant ces développements. « Il est inquiétant de voir à ce stade-ci que les incertitudes continuent de s’ajouter : on doute maintenant du nombre de voies, on ne connaît pas les coûts pour la population de Lévis, on doute de la faisabilité et maintenant, nous sommes inquiets de l’accessibilité pour le transport en commun. On a définitivement besoin de plus d’informations de la part des acteurs politiques impliqués. »
– Avec Jean-Luc Lavallée