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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Legault examine de «grandes manœuvres»

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Photo portrait de Antoine Robitaille

Antoine Robitaille

2025-08-07T04:00:00Z
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À presque un an des élections générales, l’heure est aux grandes manœuvres à Québec. Tout, ou presque, est considéré par l’équipe de François Legault.

Notre sondage Léger de juin où, à 17%, la CAQ défonçait encore son plancher d’appuis a provoqué un état de quasi-panique à l’interne.

Effet glaçant

Depuis le déclenchement de la partielle dans Arthabaska, on est en mode «sauvons les meubles»; d’abord, en dénichant un candidat économique et local, Keven Brasseur, qui pourra peut-être, un peu, limiter les dégâts.

Malgré tout, aucune source parmi les nombreuses consultées n’espère une «surprise» dans cette circonscription qui semblait pourtant être un de ses châteaux forts. Conquis par nulle autre que Sylvie Roy. Et conservé par Eric Lefebvre, lors d’une partielle en 2016.

Roy, caquiste de la première heure, obtint 45,5% dans une élection générale difficile en 2014. Lefebvre en 2022, malgré la colère de certains de ses citoyens contre la gestion de la COVID, recueillit 51,7%, après avoir triomphé en 2018 (61,8%).

Lundi prochain, la très probable défaite de la CAQ, aura un peu à l’interne l’effet glaçant qu’eut l’échec des libéraux de Justin Trudeau en juin 2024 dans Toronto–St. Paul’s. Plusieurs concluront: «Si Legault n’arrive pas à conserver Arthabaska, il ne peut plus gagner nulle part!»

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Autour du premier ministre, on en est conscient. Et on travaille depuis des mois à imaginer des façons d’encaisser ce coup. Ce sera donc: Conseil des ministres mercredi, suivi d’une grande thérapie de groupe au caucus jeudi. En personne.

Comment contrer la démobilisation, voire la désertion; annonces en cascade d’élus s’avouant incertains ou en réflexion pour 2026; ou annonçant directement ne pas se représenter.

Orientations

Le plan est d’écouter les observations, constats et récriminations des élus.

Les orientations du gouvernement pourront être remises en question. Comme faire baisser le prix de l’essence, comme proposé par PSPP? Dans Arthabaska, ce thème a été au cœur des débats. Que faire des sommes du Fonds (anciennement «Vert», aujourd’hui d’électrification) créé par les revenus de la bourse? Plus d’argent à l’adaptation aux changements climatiques? Aide aux agriculteurs forcés d’acheter des hydrocarbures? Doit-on carrément se retirer de la bourse du carbone, comme le prône Duhaime?

Le risque, pour le gouvernement Legault, sera d’avoir l’air d’ajuster ses positions en catastrophe, comme lorsqu’il a bizarrement ressuscité le troisième lien après sa défaite dans Jean-Talon.

Prorogation?

Autre manœuvre déjà annoncée: le «gros» remaniement ministériel, qui devrait survenir autour de la fête du Travail. Spéculations et conjectures, même les plus farfelues, se multiplient. Ministres et cabinets sont sur les dents.

Dernière carte de François Legault? D’autres grandes manœuvres sont évaluées. Une prorogation de deux semaines pourrait donner aux nouveaux ministres du temps pour s’imprégner de leur nouveau portefeuille. Autre scénario, évoqué par un ancien conseiller caquiste dans The Gazette cette semaine: des élections anticipées, déclenchées en réaction à un jugement défavorable de la Cour suprême sur la loi 21. Grande manœuvre peu probable, car extrêmement périlleuse!

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