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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Voyez l'évolution de l'effigie du Carnaval de Québec à travers les années

Signe des temps, elle est faite d’un matériau recyclé pour la première fois cette année

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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2023-02-04T05:00:00Z
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Pour la première fois en 67 ans d’existence, l’effigie du Carnaval de Québec est fabriquée avec un matériau recyclé. Voici la petite histoire de ce symbole qui raconte aussi celle de la plus grande fête hivernale au monde et de notre évolution, comme société.

Disponibles en ligne, sur le site et dans de nombreux points de vente, les 100 000 exemplaires du bas-relief de plastique représentant le Bonhomme Carnaval sont moulés avec des tubulures d’érablières québécoises recyclées, cette année.

«Bonhomme Carnaval et l’érable du Québec sont deux symboles forts de notre identité qui se retrouvent ensemble pour l’effigie de 2023», lance en entrevue au Journal le graphiste du Carnaval de Québec, Jocelyn Boissonneau, qui assure son visuel depuis 1996.

La prison aux négligents

L’effigie du Bonhomme Carnaval est bien plus qu’un objet souvenir. C’est, depuis la toute première année du Carnaval de Québec, le «passe-partout» qui permet aux visiteurs d’accéder aux sites. Il faut l’afficher sur son manteau, son foulard ou sa tuque pour être un bon carnavaleux.

On ne badine pas avec l’effigie. Dans les années 1950, les personnes qui ne le portent pas risquent l’emprisonnement... pour cinq minutes.

L’effigie de la première édition du Carnaval de Québec, en 1955. On voit apparaître la tuque et la ceinture, qui demeureront présentes durant les 68 années suivantes.
L’effigie de la première édition du Carnaval de Québec, en 1955. On voit apparaître la tuque et la ceinture, qui demeureront présentes durant les 68 années suivantes. Photo fournie par le Carnaval de Québec

C’est le Bonhomme lui-même qui conduit les contrevenants derrière les barreaux à la place D’Youville ou au palais de glace, comme le raconte l’historien Jean Provencher dans son livre Le Carnaval, la grande fête de l’hiver, publié en 2003 chez MultiMondes.

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Pièce de collection

Dans les faits, l’objet de plastique sert à financer les activités du Carnaval. À 25 $ la pièce, l’effigie de 2023 permettra une importante entrée d’argent dans les coffres de Bonhomme.

C’est une entreprise de la Chaudière-Appalaches, Environex, qui récupère les tubulures des érablières de la région pour en faire des microbilles qui, après avoir été chauffées, seront injectées dans des moules.

Chaque édition voit un nouveau design être mis à l’honneur. Seul point commun en 67 ans d’histoire: le Bonhomme est toujours représenté, parfois de pied en cap, sinon seulement par son visage avec sa tuque rouge. «C’est un personnage plaisant à illustrer, même si c’est à refaire chaque année», ajoute M. Boissonneau.

Quand on passe en revue les différents designs, on parcourt en accéléré l’histoire du Carnaval de Québec. 

D’abord purement figurative, l’icône devient très épurée en 1970; dans les années 1980, elle est de nouveau stylisée et on la retrouve avec d’autres personnages en traîneau ou en patins. À partir des années 2000, Bonhomme est toujours dessiné avec la ceinture fléchée.

Le Bonhomme de 1970 semble danser au rythme d’un set carré.
Le Bonhomme de 1970 semble danser au rythme d’un set carré. Photo fournie par le Carnaval de Québec

Le design de l’édition 1975 rappelle les lignes épurées à la mode à l’approche des Jeux olympiques.
Le design de l’édition 1975 rappelle les lignes épurées à la mode à l’approche des Jeux olympiques. Photo fournie par le Carnaval de Québec

L’effigie de 1990 montre le Bonhomme qui s’ouvre sur le monde. Il tient un globe terrestre où Québec est identifiée par un cœur.
L’effigie de 1990 montre le Bonhomme qui s’ouvre sur le monde. Il tient un globe terrestre où Québec est identifiée par un cœur. Photo fournie par le Carnaval de Québec

De nombreux festivaliers se font un devoir d’ajouter la figurine annuelle à leur collection. 

«Ce qui me fait plaisir, c’est de voir des enfants arborer tout l’automne l’effigie de la précédente édition», dit le graphiste, qui commence à dessiner des prototypes dès le mois de juillet.

Après la fête, on envoie les invendus dans des écoles de francisation qui en font la demande en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique.

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