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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

L’«effet» Pablo Rodriguez annonce une toute nouvelle joute politique

Capture d'écran TVA Nouvelles
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Photo portrait de Josée Legault

Josée Legault

2024-10-11T04:00:00Z
2024-10-11T04:20:00Z
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Le dernier sondage Léger/Le Journal annonce un rebrassage de cartes possiblement majeur dans la joute politique québécoise.

À première vue, tout semble pourtant stable. Le Parti Québécois domine encore dans les intentions de vote. Au deuxième rang, la CAQ traîne de la patte.

Sans chef, le PLQ croupit toujours à 7% d’appuis chez les francophones.

Attention toutefois aux eaux dormantes. Selon ce sondage, si l’ex-ministre fédéral Pablo Rodriguez devenait chef du PLQ en juin, le PLQ pourrait renaître de ses cendres.

Il passerait de 17% à 28% d’appuis à travers le Québec incluant, surprise, 14% d’électeurs péquistes. Le PLQ devancerait alors de peu le PQ et la CAQ. Ce serait une vraie course à trois.

Prudence néanmoins. D’ici les élections d’octobre 2026, bien des choses peuvent changer. La course à la chefferie libérale n’est pas lancée. Qui sait même si François Legault se représentera au prochain scrutin?

On sait cependant qu’au PLQ, Pablo Rodriguez éclipse déjà les autres candidats, dont Denis Coderre. Pourquoi?

Malgré ses casseroles de l’ère Trudeau, Pablo Rodriguez est un politicien respecté au Québec. Batailleur à ses heures, son côté plus posé est non moins dominant chez lui. Et, ça plaît.

L’ombre de Pablo

Comme le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon l’a amplement démontré, les Québécois apprécient les chefs de cette même eau. Ce qui explique aussi pourquoi le très abrasif Pierre Poilievre fait patate au Québec.

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L’ombre de Pablo Rodriguez allume donc un voyant jaune sur le tableau de bord du PQ. Du même coup, le retour du débat souverainiste-fédéraliste dans l’arène québécoise devient encore plus plausible.

Pour la CAQ, dont la marque de commerce «autonomiste» sort amochée de ses échecs répétés, ça n’augure rien de bon.

En campagne électorale, les dossiers de gouvernance comme la santé, le coût de la vie, l’éducation, la crise du logement, le déclin du français et l’environnement risquent toutefois d’éclipser la question nationale.

En 2026, les Québécois seront tout d’abord en quête d’une offre politique capable de leur redonner espoir en des services publics nettement plus fonctionnels, accessibles et plus humains.

La CAQ, dont le bilan est négatif jusqu’ici, s’en trouverait désavantagée. Un autre volet du sondage confirme également un bris généralisé de confiance envers la parole même du premier ministre Legault. Ce n’est pas rien.

Une majorité d’électeurs ne croit pas non plus à la réalisation de ses grands projets comme l’usine Northvolt ou le fameux troisième lien.

Le défi ultime

Au-delà de leurs visions opposées sur la question nationale, pour Paul St-Pierre Plamondon et le prochain chef libéral, le défi ultime sera là.

En campagne, lequel saura fédérer les électeurs déçus de la CAQ? Qui saura leur soumettre un programme inspirant et prouver sa capacité de le porter?

Que proposeront-ils pour rebâtir la confiance perdue des électeurs en leurs services publics et leur avenir commun en tant que nation?

Le chef péquiste l’a déjà compris. Il intervient plus souvent sur les dossiers chauds avec des pistes de solution. En novembre, le Conseil national du PQ portera d’ailleurs sur la promotion et l’amélioration de la santé des Québécois «au-delà des réformes de structure».

Une fois entrés en piste, les candidats à la chefferie libérale devront bosser dur eux aussi dans le même département d’idées concrètes. Pour Pablo Rodriguez, déjà le meneur, la commande est d’autant plus claire.

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