L’«effet» Marwah Rizqy


Josée Legault
Pour les députés libéraux, l’inévitable démission de Pablo Rodriguez est un immense soulagement. Ce qui ne veut pas dire qu’ils soient sortis de l’auberge pour autant.
Même sous un éventuel nouveau chef, les allégations de financement illégal entourant la campagne à la chefferie de M. Rodriguez auront endommagé la réputation encore fragile du Parti libéral du Québec (PLQ). Lequel, ironiquement, remontait lentement la pente sous Pablo Rodriguez.
Non pas qu’il soit soupçonné lui-même de malversations. En cela, sur le plan humain, on ne peut que déplorer l’ampleur évidente de l’épreuve qu’il traverse.
Le véritable dommage infligé au PLQ est le retour de soupçons de corruption politique, dont le caucus, néanmoins son meilleur depuis longtemps, croyait s’être enfin débarrassé.
Une tempête nécessaire
Or, aussi traumatisante que soit la tempête pour les troupes libérales, elle était tout de même nécessaire.
La nonchalance ahurissante avec laquelle des collecteurs de fonds auraient «acheté» des votes et enrôlé des prête-noms, même si jusqu’à preuve du contraire, ce serait uniquement pour la campagne de M. Rodriguez, montre en effet qu’en matière d’éthique, le PLQ demeure vulnérable.
S’il entend reconquérir une partie de son électorat francophone fédéraliste pour faire face à un référendum si le Parti Québécois prenait le pouvoir en 2026, son prochain chef devra prouver qu’il n’y aura plus de «fling-flang».
Le retour de Marwah
Un bon début serait le retour au caucus de Marwah Rizqy, congédiée et expulsée par M. Rodriguez dans des circonstances nébuleuses.
En plus des enquêtes journalistiques, si l’abcès a été crevé sous les yeux des Québécois, c’est aussi grâce à sa droiture et son courage reconnus.
Car il lui en a sûrement fallu beaucoup pour prendre l’énorme risque d’ouvrir la boîte de Pandore où dormaient discrètement des pratiques inacceptables qu’on pensait à tort être révolues depuis la commission Charbonneau.