L’effet de Foehn: voici pourquoi il risque de faire 30°C au Saguenay (mais pas au sud)


Anne-Sophie Poiré
Bonne nouvelle pour les fanatiques de sandales: le mercure grimpera au-dessus des normales saisonnières jusqu’à la fin de la semaine un peu partout au Québec. Les premiers 30 degrés Celsius (°C) pourraient même se faire ressentir, non pas au sud de la province, mais bien au Saguenay en raison de l’effet de Foehn. On vous explique ce phénomène météorologique.
«Tout le monde va connaitre du temps chaud jusqu’à vendredi, soit une journée ou plusieurs jours pendant la semaine», assure d’emblée le météorologue à Environnement Canada, Peter Kimbell.
Une masse d’air chaud provenant du sud des États-Unis fera grimper le mercure dans le sud, le centre et l'ouest de la province. Dès mardi, les températures s’élèveront de plusieurs degrés au-dessus des normales, plus proches des 18 à 20°C habituellement observés à cette période de l'année.
«On prévoit des maximums entre 25 et 28°C, de mardi à vendredi, dépendamment de la région», précise M. Kimbell.
Le facteur humidex devrait toutefois être minime. Des températures ressenties de 35°C ne sont donc pas à prévoir.
Une région pourrait toutefois se démarquer et enregistrer les premiers 30 degrés au Québec de l’année. Et non, elle ne se trouve pas au sud.
Un «mini» effet de Foehn
«Les possibilités les plus grandes d’atteindre les 30°C cette semaine sont autour la ville de Saguenay», souligne le chef de la météorologie à MétéoMédia, André Monette.
Est-ce inhabituel? «Pas du tout», répondent les météorologues.
Il n’est pas rare que le point chaud quotidien se situe dans cette région, notamment grâce à l’effet de Foehn. Ce phénomène météorologique se produit lorsque l’air, poussé par le vent, atteint le sommet d’une montagne, se sature et se transforme en nuages.
«Quand l’air saturé d’humidité redescend, des précipitations tombent d’un côté et de l’autre, les températures se réchauffent», explique le météorologue Peter Kimbell.
L’effet de Foehn est surtout présent dans le Bouclier canadien, dont fait partie la région Laurentienne.
«Le Saguenay se trouve beaucoup plus bas en altitude que les régions autour. Lorsque le vent souffle au-dessus des hautes terres de la réserve faunique des Laurentides et descend vers le fjord, il se réchauffe et s'assèche», explique MétéoMédia.
Il s’agit donc d’un «mini effet de Foehn».
«Ce phénomène n’est pas possible avec le Mont-Royal, signale André Monette. Il faut avoir une vraie montagne.»