Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Le vrai fiasco de SAAQclic: flamber des millions à l’étranger pour fermer des bureaux en région

Le bureau de la SAAQ de Ville-Marie, au Témiscamingue, est situé tout juste en bordure de la Baie des Pères.

CAPTURE D’ÉCRAN GOOGLE MAPS
Le bureau de la SAAQ de Ville-Marie, au Témiscamingue, est situé tout juste en bordure de la Baie des Pères. CAPTURE D’ÉCRAN GOOGLE MAPS Capture d'écran Google Maps
Partager

Émilise Lessard-Therrien

2025-03-04T20:30:00Z
Partager

Je me souviens de mes premiers passages dans les bureaux de la SAAQ pour payer mes plaques et mon permis de conduire. Sur place, je pouvais pavaner mon autonomie et ma liberté nouvellement acquises. En prime, il y avait des fonctionnaires pour accueillir ma fierté. 

Virage en ligne 

Rapidement, j’ai reçu mes premières invitations à acquitter mes frais sur internet.

Je me souviens d’avoir été franchement gossée par les dollars supplémentaires à payer si je me présentais en personne au point de service.

Le bureau de la SAAQ de Ville-Marie, au Témiscamingue, est situé tout juste en bordure de la Baie des Pères. CAPTURE D’ÉCRAN GOOGLE MAPS
Le bureau de la SAAQ de Ville-Marie, au Témiscamingue, est situé tout juste en bordure de la Baie des Pères. CAPTURE D’ÉCRAN GOOGLE MAPS Capture d'écran Google Maps

C’est bien la première fois que NE PAS faire d’effort devenait payant.

Je trouvais ça injuste pour les aînés peu habitués à la techno. Très moche pour les agents qui n’auraient plus de visite. J’ai résisté quelque temps. Payer en personne, c’était ma façon de militer pour qu’on garde ces jobs localement. Je refusais l’idée que les travailleurs soient remplacés par des ordinateurs.

Un demi-milliard pour de «l’expertise» étrangère

Le gouvernement a versé 612,7 M$ dans les poches d’un géant américain et d’une multinationale allemande pour implanter le fiasco qu’est le système SAAQclic. Les permis, l’immatriculation, le contrôle routier, c’était ben compliqué pour ces «spécialistes» de l’informatique.

Ça a coûté pas mal plus cher que prévu.

Pendant que Québec flambe des millions hors frontière, les régions, elles, perdent encore des services. Plus d’une douzaine de bureaux ont fermé en deux ans.

Le bras dans le tordeur du numérique

À quel point le virage numérique est indispensable? Qui a décidé que c’était ça l’avenir? À quel point veut-on remplacer du monde en chair et en os dans les points de service éparpillés à la grandeur du territoire pour s’attacher les mains avec des firmes étrangères qui gardent le contrôle de leur infrastructure numérique et nous refilent la facture après?

L’enquête publique doit révéler pourquoi on a laissé ces entreprises s’en mettre plein les poches et au détriment de qui.

Publicité
Publicité