Le voyage dans l'espace de Katy Perry a abîmé la couche d’ozone: on vous explique comment


Andrea Lubeck
La chanteuse Katy Perry et cinq autres femmes se sont rendues dans l’espace, lundi matin, dans le cadre d’un voyage spécial d’une dizaine de minutes. Quel prix l’environnement a-t-il payé pour ce voyage spatial 100% féminin?
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Un peu après 8h30, la fusée New Shepard de Blue Origin, propriété de Jeff Bezos, a franchi la ligne de Karman, qui définit la limite entre l’atmosphère terrestre et l’espace, à 100 kilomètres d’altitude, avant de rebrousser chemin.
L’interprète de I Kissed a Girl était accompagnée de l’animatrice Gayle King, de la journaliste et fiancée de Jeff Bezos Lauren Sanchez, de l’activiste Amanda Nguyen, de la productrice Kerianne Flynn et de l’ancienne scientifique de la NASA Aisha Bowe pour le voyage de 11 minutes.

«Aller dans l’espace est incroyable, et je voulais être un modèle de courage, de mérite et de bravoure», a déclaré Katy Perry à son retour sur Terre.
Elle a affirmé vouloir entreprendre ce voyage pour inciter sa fille Daisy à «ne jamais fixer de limite à ses rêves».
Le tourisme spatial plus fréquent
Le tourisme spatial devient de plus en plus fréquent, alors que deux compagnies se font actuellement concurrence sur ce marché: Blue Origin et Virgin Galactic, qui comptent chacune plus d’une dizaine de vols commerciaux dans l’espace à leur actif. Cette épopée 100% féminine — et toutes les autres — ne s’est pas faite à coût nul pour l’environnement.
Bien que l’entreprise de Bezos affirme utiliser «moins de carburant pour produire la même poussée» que les carburants habituels, la réalité demeure que ce genre de voyage — qui n’a aucune visée scientifique — pollue.
Même s’il est vrai que la fusée New Shepard ne produit pas de CO2 tout au long de son trajet, elle émet tout de même de la vapeur d’eau, ce qui est dommageable à haute altitude.

La professeure de chimie atmosphérique et de qualité de l’air à l’université College London, Eloise Marais, considère d’ailleurs la vapeur d’eau comme un gaz à effet de serre, a-t-elle expliqué en entrevue à la BBC.
«Ça modifie la chimie de la stratosphère, réduit la couche d’ozone et forme également des nuages qui affectent le climat», a-t-elle précisé.
La NASA avait prévenu, en 2022, que les voyages dans l’espace pourraient endommager la couche d’ozone. Chaque lancement produit un petit trou d’une courte durée.
Des questions éthiques et morales
D’autres fusées, comme la Falcon 9 de SpaceX, qui utilisent du carburant plus traditionnel, émettent autant de CO2 qu’un vol commercial entre New York et Londres, précise l’organisme non gouvernemental Space Generation Advisory Council.
L’empreinte carbone par voyageur est toutefois exponentielle, puisqu’une fusée ne peut contenir que 1% du nombre de passagers d’un avion.
La suie émise par une fusée a également un effet de réchauffement 500 fois plus important que celle émise par les avions, selon une étude de la professeure Marais publiée en 2022.
Par ailleurs, le tourisme spatial soulève également des questions d’ordre éthique et moral, puisque celui-ci n’est accessible qu’aux plus riches tandis que l’ensemble des humains, en particulier ceux dans les pays en voie de développement, en subit les conséquences, soulignent des chercheurs de l’université de San Diego.
— Avec des informations de l’AFP, Sustainability Magazine et la BBC